Expédition des Premières Nations 2024
Une Fermontoise se rend à destination
par Éric Cyr
La Fermontoise d’origine micmaque (mi’kmaw) de la communauté de Listuguj (anciennement Restigouche) en Gaspésie, Doris Poirier, a pris part à la deuxième édition de l’expédition à motoneige des Premières Nations qui se déroulait du 27 janvier au 10 février 2024 et qui a emprunté un nouveau circuit différent de celui de la première manifestation de la caravane motorisée sur neige qui s’était arrêtée dans la MRC de Caniapiscau en 2023. C’est après avoir participé à l’accueil des participants à Fermont l’an passé qu’elle a décidé de s’inscrire à ce second événement d’envergure culturelle et sportive en plus de s’investir au sein du conseil d’administration et du comité événementiel.
Mme Poirier faisait partie des 56 participants, dont 19 femmes, qui ont franchi le point de départ. Elle a terminé le trajet, parfois parsemé d’embûches, car la neige était clairsemée à certains endroits, après 15 jours à enfourcher son bolide avec 3278 kilomètres additionnels affichés sur le compteur de sa motoneige 2023 de marque Bombardier Expedition 900 ACE. « Le parcours était différent de celui de la première édition où 80 % du trajet s’effectuait en hors-piste et 20 % dans des sentiers de la Fédération des clubs de motoneigistes du Québec. Là, c’était l’inverse. Les organisateurs voulaient passer plus de temps dans les communautés visitées afin de favoriser un rapprochement entre les peuples. La démarche a pour objectif une réconciliation. Pour se réconcilier, il faut se regrouper, se côtoyer et se parler », confie celle qui a adoré son expérience qu’elle considère être beaucoup plus qu’une simple randonnée à motoneige, mais plutôt un ressourcement, une communion avec la culture amérindienne, et avec la nature, qui lui a permis de renouer avec ses racines autochtones tout en tissant de solides liens d’amitié.
« C’est à la fois un devoir de mémoire et une immersion dans la spiritualité des différents peuples autochtones afin de comprendre leur vision du monde et de perpétuer les traditions de ceux qui nous ont précédés. Il s’agit aussi de saisir les différences culturelles et de transmettre le savoir ancestral, les us et coutumes, et de se rapprocher les uns des autres, peu importe l’origine, dans le cadre d’une égalitaire et saine fraternisation entre allochtones et autochtones. Durant le parcours, empreint d’émotions dans certains lieux hautement symboliques croisés en chemin comme le site d’un ancien pensionnat autochtone, j’ai eu l’occasion de rencontrer des gens accueillants, fiers et généreux. De plus, j’ai découvert des enseignements et des rituels qui m’ont été transmis comme l’importance de porter un sac de protection dans lequel j’ai mis ce qui est considéré comme de la médecine notamment du cèdre, de la sauge, du tabac et une pierre sacrée », explique Mme Poirier qui insiste sur le bien-fondé de ce cheminement qui se veut un peu un outil qui permet à plusieurs de cicatriser des blessures du passé. Elle souligne le grand respect empreint d’admiration et d’amour qui régnait tout au long du périple.
Deux équipes de tournage ont accompagné l’expédition, dont l’une était menée par la cinéaste et documentariste, scénariste et productrice abénaquise, Kim O’Bomsawin, qui envisage de faire coïncider le lancement d’un film à ce sujet avec la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, le 30 septembre prochain.
Pour en connaître davantage sur l’expédition, consulter le site internet : expeditionpremieresnations.com et la page Facebook : Expédition Premières Nations.