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Hommage aux victimes d’accidents de travail

par Éric Cyr

De nombreux rassemblements Ă  la mĂ©moire des travailleurs et travailleuses morts ou blessĂ©s dans le cadre de leurs fonctions ont Ă©tĂ© organisĂ©s un peu partout au QuĂ©bec, le 28 avril dernier, afin de souligner la journĂ©e internationale de commĂ©moration annuelle qui leur est consacrĂ©e. La FĂ©dĂ©ration des travailleurs et travailleuses du QuĂ©bec (FTQ) y a pris part. Les Conseils FTQ de la CĂŽte-Nord se sont rassemblĂ©s pour l’occasion devant les bureaux nord-cĂŽtiers de la CNESST afin de rendre hommage aux victimes de tragĂ©dies survenues sur leurs lieux de travail, mais Ă©galement pour signifier leur mĂ©contentement au sujet de la rĂ©forme du rĂ©gime de santĂ© et sĂ©curitĂ© du travail proposĂ©e par le gouvernement Legault.

Plusieurs militants et militantes de la FTQ Ă©taient massĂ©s devant les bureaux de la CNESST Ă  Sept-Îles et Ă  Baie-Comeau. À la suite d’une minute de silence, les porte-paroles se sont adressĂ©s aux personnes sur place et ont notamment exprimĂ© la contrariĂ©tĂ© de la FTQ concernant le projet de loi 59 visant Ă  rĂ©former le rĂ©gime de santĂ© et de sĂ©curitĂ© du travail pour la premiĂšre fois en prĂšs de quatre dĂ©cennies et qui n’est pas du tout bien reçu par les travailleurs qui y voient, sous sa forme courante, un repli important.

« Si le projet de loi 59 est adoptĂ© dans son Ă©tat actuel, non seulement s’agira-t-il d’un recul majeur dans nos mĂ©canismes de prĂ©vention, mais il fera en sorte que nous aurons malheureusement Ă  observer plus de dĂ©cĂšs, de blessures et de maladies du travail chez les travailleuses et les travailleurs lors des futures journĂ©es du 28 avril », a dĂ©clarĂ© le conseiller rĂ©gional de la FTQ, Pascal Langlois.

« Au lieu d’assurer une rigueur dans la mise sur pied des mĂȘmes mĂ©canismes de prĂ©vention, le ministre du Travail, Jean Boulet, va plutĂŽt les diluer en n’imposant aucun seuil minimum dans leur application en milieu de travail », a poursuivi la prĂ©sidente du Conseil rĂ©gional FTQ Haute-CĂŽte-Nord / Manicouagan, Joanie Fortin.

L’ancien Fermontois Yves-AimĂ© Boulay, aujourd’hui conseiller rĂ©gional de la FTQ au Bas-Saint-Laurent et en GaspĂ©sie-Îles-de-la-Madeleine, dĂ©nonce aussi la dĂ©rive rĂ©trograde que pourrait engendrer ce projet de loi bĂąclĂ© et rĂ©clame des actions musclĂ©es des instances concernĂ©es et du gouvernement afin de rĂ©duire les accidents sur les lieux de travail.

À Fermont, une dĂ©lĂ©gation des MĂ©tallos, le plus important syndicat privĂ© au QuĂ©bec, s’est rendue devant le monument Ă©rigĂ© Ă  cĂŽtĂ© du columbarium en mĂ©moire de leurs collĂšgues disparus afin d’observer un moment de silence. Trois croix noires avaient Ă©tĂ© plantĂ©es devant le mĂ©morial afin de signifier la rĂ©trogression inacceptable qu’occasionnerait l’adoption du projet de loi 59 tel que suggĂ©rĂ© dans sa prĂ©sente configuration. La prĂ©sidente de la section locale 5778, Karine SĂ©nĂ©chal, a prononcĂ© un bref, mais Ă©mouvant discours, en rappelant que les travailleurs vont au travail pour y gagner leur vie et non pour la perdre.

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Publié le 10 mai, 2021, dans la publication : Numéro_09 Volume 39

  • 28 avril
  • Accidents de travail
  • CNESST
  • CommĂ©moration
  • CĂŽte-Nord
  • FTQ
  • Hommage travailleurs
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  • Morts au travail
  • Projet de loi 59
  • SantĂ© et sĂ©curitĂ©

Publié sur le site le 10 mai 2021

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Santé et sécurité du travail dans les mines

Prise de bec avec l’Association miniĂšre du QuĂ©bec

par Éric Cyr

Le Syndicat des MĂ©tallos et l’Association miniĂšre du QuĂ©bec (AMQ) sont en dĂ©saccord concernant les conditions de travail et la sĂ©curitĂ© des travailleurs dans le secteur minier quĂ©bĂ©cois. Une rupture qui aurait Ă©tĂ© initiĂ©e par l’AMQ a contribuĂ© Ă  une recrudescence des accidents mortels (deux Ă  ce jour en 2017) et avec blessĂ©s graves dans le domaine minier au QuĂ©bec depuis le dĂ©but de l’annĂ©e.

À couteaux tirĂ©s

Le Syndicat des MĂ©tallos dĂ©plore le fait que des gens meurent pendant que les miniĂšres boudent les comitĂ©s de prĂ©vention. « L’AMQ et les miniĂšres doivent cesser les enfantillages et collaborer pour la santĂ© et sĂ©curitĂ© du travail (SST). » Le directeur quĂ©bĂ©cois des MĂ©tallos, Alain Croteau est cinglant : « Le carnage doit cesser dans les mines du QuĂ©bec! Les miniĂšres doivent mettre fin Ă  leur boycottage des comitĂ©s de travail de la Commission des normes, de l’équitĂ©, de la santĂ© et de la sĂ©curitĂ© du travail (CNESST) qui dure depuis prĂšs d’un an et travailler sĂ©rieusement Ă  amĂ©liorer la santĂ© et la sĂ©curitĂ© dans les mines. La ministre [quĂ©bĂ©coise] du Travail doit aussi mettre son poids dans la balance pour qu’il y ait un vrai coup de barre [en la matiĂšre]. » C’est le message lancĂ© au lendemain d’un second dĂ©cĂšs dans les mines au QuĂ©bec depuis le dĂ©but de l’annĂ©e et qui est appuyĂ© par la majoritĂ© des prĂ©sidents de sections locales du secteur minier de partout au QuĂ©bec.

Mauvaise foi des miniĂšres

VoilĂ  maintenant prĂšs d’un an que les sous-comitĂ©s de travail de la CNESST n’ont pu se rĂ©unir faute de participation des reprĂ©sentants des miniĂšres, vraisemblablement Ă  cause d’un mot d’ordre de l’AMQ. Cette abstention coĂŻncide avec une ordonnance de la CNESST de cesser le travail de soutirage minier (le fait de retirer du minerai), lorsque des charges explosives sont installĂ©es ou prĂȘtes Ă  ĂȘtre dĂ©clenchĂ©es. « La CNESST est au courant, la ministre du Travail aussi, nous lui avons Ă©crit en mai pour lui demander d’intervenir. Maintenant, l’hĂ©catombe se poursuit et nous sentons que les miniĂšres ne sont plus du tout en mode prĂ©vention. Elles rejettent le modĂšle de comitĂ©s paritaires qui a pourtant permis de faire des avancĂ©es majeures depuis 30 ans dans le secteur minier », fait valoir le syndicaliste. Un point de presse destinĂ© Ă  dĂ©noncer la situation problĂ©matique s’est tenu devant le siĂšge social de l’AMQ, qui reprĂ©sente les miniĂšres du QuĂ©bec.

« Tout est paralysĂ© en matiĂšre de prĂ©vention et d’élaboration de plan d’action en santĂ© et sĂ©curitĂ© du travail. Nous dĂ©nonçons l’AMQ, ce lobby des miniĂšres, ce syndicat des boss, qui semble avoir donnĂ© un mot d’ordre de bouder les comitĂ©s de la CNESST parce qu’ils ne sont pas d’accord avec une ordonnance. Ils se livrent Ă  des avocasseries et des enfantillages alors que des vies de travailleurs sont en jeu. On sent un relĂąchement en matiĂšre de santĂ© et de sĂ©curitĂ© au cours des derniĂšres annĂ©es. Les mines ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© beaucoup plus meurtriĂšres, le bilan s’était amĂ©liorĂ© dans les 40 derniĂšres annĂ©es grĂące Ă  la prĂ©vention qui se fait en partenariat entre les employeurs et les reprĂ©sentants des travailleurs. Il ne faut pas revenir en arriĂšre. La situation doit ĂȘtre redressĂ©e rapidement », s’est exclamĂ© Alain Croteau.

Le coordonnateur rĂ©gional des MĂ©tallos pour la CĂŽte-Nord, Nicolas Lapierre abonde dans le mĂȘme sens et dĂ©plore que l’AMQ boude ces outils essentiels Ă  la santĂ© et sĂ©curitĂ© des travailleurs Ă  cause d’un dossier en litige devant le tribunal administratif du travail mettant ainsi les bĂątons dans les roues Ă  de nouvelles mesures de prĂ©vention destinĂ©es Ă  favoriser une rĂ©glementation efficace s’adaptant aux rĂ©alitĂ©s du monde minier qui pourrait Ă©viter de graves accidents et sauver des vies. « On ne veut pas revenir au Far West. Nous avons sommĂ© le gouvernement du QuĂ©bec et la CNESST Ă  forcer l’AMQ Ă  revenir participer aux travaux des sous-comitĂ©s. »

Sur la défensive

L’AMQ dĂ©plore quant Ă  elle la sortie publique des MĂ©tallos qui laisse planer le doute sur le sujet. Selon la prĂ©sidente-directrice gĂ©nĂ©rale de l’AMQ, JosĂ©e MĂ©thot : « Jamais, au grand jamais, les entreprises miniĂšres ne mettront en danger leurs travailleurs. Leur santĂ© et leur sĂ©curitĂ© passent avant tout, ça doit ĂȘtre clair. » Cette derniĂšre prĂ©cise que grĂące aux efforts dĂ©ployĂ©s chaque jour en prĂ©vention, le bilan en santĂ© et sĂ©curitĂ© du travail (SST) s’amĂ©liore continuellement. « La SST est l’affaire de tous dans les mines, peu importe le niveau hiĂ©rarchique. Le dĂ©vouement de tous les travailleurs et des gestionnaires a permis de diminuer de 22 % la frĂ©quence des accidents dans les mines souterraines au cours des six premiers mois de 2017, comparativement Ă  la mĂȘme pĂ©riode en 2016. » Mme MĂ©thot poursuit en expliquant que les accidents diminuent parce que la vigilance est Ă  son maximum et que rien n’est plus prioritaire que d’offrir un milieu de travail sĂ©curitaire. « C’est faux de dire le contraire »,  soutient-elle. « Pour l’AMQ, il est clair que l’industrie miniĂšre, comme tous les secteurs d’activitĂ©, n’est pas Ă  l’abri [d’incidents malheureux] » SIC. « Oui, des accidents surviennent sur les sites miniers malgrĂ© toutes les actions que l’industrie met en place. Ce qu’il faut faire et ce qu’on fait d’ailleurs, c’est de s’assurer de [limiter les risques au minimum] SIC et de travailler en collaboration pour conserver le bilan fort enviable de l’industrie miniĂšre en matiĂšre de SST », a conclu Mme MĂ©thot.

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Publié le 25 septembre, 2017, dans la publication : Numéro 15 Volume 35

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Publié sur le site le 25 septembre 2017

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