ArcelorMittal
Des négociations au point mort
par Éric Cyr
Une rencontre virtuelle visant à expliquer les revendications et les doléances des travailleurs ainsi que les motifs ayant mené au conflit de travail, déclenché le 10 mai 2021, s’est tenue entre la haute direction d’ArcelorMittal et les comités de négociation du Syndicat des Métallos, le 14 mai dernier. Le président de la multinationale, Lakshmi Mittal, et le président et chef de la direction de la division d’exploitation minière de l’entreprise au Canada, Mapi Mobwano, ont assisté à cet entretien qui ne se voulait pas une tribune de négociation, mais qui a cependant semé l’espoir d’un dialogue constructif.
Quatre jours plus tard, le conciliateur convoquait les belligérants à un retour à la table de négociation. Les premiers pourparlers officiels depuis le début de la grève se sont donc déroulés, le 20 mai, à Sept-Îles. La conjoncture n’a malheureusement pas donné de résultats concluants et les négociations ont rapidement achoppé. Force est de constater que la partie patronale et la partie syndicale sont encore loin d’un compromis. L’impasse demeure puisque cet exercice n’a pas permis d’en arriver à un dénouement.
« La séance a permis de constater de façon évidente qu’il n’y a pas de terrain d’entente possible à l’heure actuelle. La grève se poursuit donc dans l’ensemble des installations d’ArcelorMittal à Fermont, à Fire Lake et à Port-Cartier. Nous ne succomberons pas au chant des sirènes », confie le coordonnateur du Syndicat des Métallos pour la Côte-Nord, Nicolas Lapierre, qui explique de façon métaphorique qu’avant d’en venir à un accord, il faudrait au préalable évoluer sur la même patinoire et qu’avant d’attacher les lacets des bottines, il faut défaire les nœuds. Selon les Métallos, les principaux points en litige concernent les assurances, les primes, le régime de retraite, les salaires et l’horaire de travail de 14 jours consécutifs, suivis de 14 jours de congé, inspiré du système de navettage aérien des travailleurs qui favorise l’exode à l’extérieur de la Côte-Nord.
La directrice des communications d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada, Annie Paré, juge que rien ne permet de croire à un retour à la table de négociation puisqu’il n’y a eu aucune évolution depuis la rencontre. Mme Paré explique que l’entreprise minière se prépare à un conflit qui pourrait se prolonger.
« Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas été en mesure de trouver un terrain d’entente avec le Syndicat des Métallos. Nous avons tendu la main pour faire évoluer la conversation, mais ne pouvions malheureusement pas poursuivre les discussions dans un contexte où la partie syndicale refuse de négocier et maintient une position de « tout ou rien » sans démontrer d’ouverture. Nous avons donc interrompu les négociations pour le moment. Considérant l’impact majeur à divers niveaux sur tous nos employés, qu’ils soient syndiqués ou cadres, et sur la communauté dans son ensemble, cette situation ne profite à personne. Nous demeurons disposés à négocier, de façon raisonnable, constructive et ouverte. »
Le conciliateur a convoqué les deux parties à la table de négociation, le 3 juin. Le président et chef de la direction d’ArcelorMittal Exploitation minière Canada et président du comité de gestion d’ArcelorMittal Infrastructure Canada, Mapi Mobwano, y prendra part.