Rio Tinto IOC
La grève à Sept-Îles est repoussée
par Éric Cyr
Les syndiqués affectés à la voie ferrée et aux activités portuaires à la minière Rio Tinto IOC à Sept-Îles, qui ont rejeté massivement dans une proportion de 98 % les dernières offres patronales le 29 mars dernier, ne pourront pour l’instant rejoindre leurs quelque 1300 collègues grévistes à Labrador City en déclenchant eux aussi une grève parallèle. C’est que ces derniers sont assujettis aux normes du Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), un tribunal quasi judiciaire indépendant, en vertu de la législation canadienne qui régit l’accréditation syndicale de la section locale 9344 des Métallos à Sept-Îles.
Selon le coordonnateur régional du Syndicat des Métallos, Nicolas Lapierre, les syndiqués et l’employeur ne se sont pas entendus sur les services essentiels à maintenir durant le conflit de travail et les deux partis devront donc se conformer à la décision de ce tribunal administratif fédéral responsable de l’interprétation et de l’application des relations de travail selon le Code canadien du travail dans le cadre d’un différend, ce qui pourrait prendre quelques semaines selon le Syndicat. C’est que les Métallos sept-îliens de la section locale 9344 relèvent de la juridiction fédérale.
Primordial pour le lac Bloom
Le chemin de fer QNS&L constitue en partie un lien terrestre essentiel pour les citoyens de Schefferville, car il assure le transport de passager et de marchandises via Transport ferroviaire Tshiuetin, mais aussi le transport du minerai de fer de la minière Tata Steel à Schefferville et de Minerai de fer Québec (MFQ). Le représentant syndical Dany Maltais parle de l’importance pour MFQ, qui vient de redémarrer les installations minières de la mine du lac Bloom à proximité de Fermont, de pouvoir poursuivre ses activités en utilisant ce chemin de fer pour le transport du minerai puisqu’un contrat est en vigueur avec la minière IOC à cet effet.
Des membres de l’exécutif de la section locale 9344 chez IOC à Sept-Îles, qui représente 305 adhérents, se sont récemment rendus à Labrador City pour appuyer leurs collègues grévistes du Nord et leur remettre un chèque de 25 000 $. « C’est un message d’appui à nos confrères et d’unité que nous souhaitons envoyer à l’employeur », fait valoir le président de cette unité syndicale, Eddy Wright. Les 1300 confrères du Labrador, qui travaillent à la mine, ont quant à eux déclenché une grève dans la nuit du 26 mars dernier.
« Nous ne pouvons en faire autant pour l’instant. Nous souhaitons toutefois que les négociations soient fructueuses tant pour les Métallos de Sept-Îles que pour ceux de Labrador City », fait valoir le syndicaliste Dany Maltais.
Le président de la section locale 5795 à Labrador City, Ron Thomas, a confié que des pourparlers ont repris pour la quatrième fois, après deux semaines de grève, le vendredi 13 avril à Sept-Îles.