Pandémie DE CORONAVIRUS
Trois cas de Covid-19 dans Caniapiscau
par Éric Cyr
Un premier cas de contamination à la Covid-19 recensé par la Santé publique du Québec dans la MRC de Caniapiscau, le 3 septembre dernier, n’aura eu aucune incidence sur les citoyens de ce très vaste territoire, à part augmenter leur niveau de stress, puisque la personne a contracté le coronavirus à l’extérieur de la Côte-Nord, n’y a jamais remis les pieds et a été hospitalisée en dehors de la région. Cependant, deux autres cas positifs successifs déclarés les 13 et 14 septembre auront semé l’émoi.
Ces premières manifestations de la Covid-19 associée à la MRC de Caniapiscau, qui englobe Fermont au sud du 53e parallèle ainsi que Schefferville et les communautés autochtones avoisinantes innue de Matimekush-Lac John et naskapie de Kawawachikamach au sud du 55e parallèle, constituent un rappel que la vigilance est de mise et que le coronavirus n’a pas de frontière.
La peur se manifeste
Lors du premier cas, les commentaires de Fermontois et de citoyens du Labrador Ouest inquiets ont déferlé sur les réseaux sociaux avant que la Ville de Fermont ne prenne les devants et ne désamorce le malentendu en publiant un communiqué à ce sujet visant à rassurer la population. Le document précisait que des représentants de l’administration municipale avaient eu des discussions avec les responsables de la Santé publique régionale qui ont confirmé que le résident de la MRC de Caniapiscau infecté par la Covid-19 n’avait pas contracté le virus sur la Côte-Nord, qu’il avait été hospitalisé dans une autre région et qu’aucun contact n’avait été établi entre la personne contaminée et des résidents de cette MRC ou des personnes revenues sur place. À la suite de l’enquête épidémiologique, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a insisté sur le fait que la circonstance n’entraîne aucun risque pour la population de la région en précisant par la suite l’état réel de la situation tout en corroborant l’information transmise par la Ville indiquant que la conjoncture dans ce contexte précis ne présentait aucun danger pour les habitants du secteur.
Deux cas à Fermont
Les deux cas subséquents ont suscité plus d’inquiétude alors que le CISSS Côte-Nord, respectant les directives de la Santé publique du Québec, a refusé de les associer à une localité particulière par prétendus soucis de confidentialité ce qui ne fait qu’exacerber l’affolement pour les résidents de la MRC et alimenter la machine à rumeurs et les distorsions du bouche-à-oreille. Le premier cas se serait manifesté à Fermont, selon le diffuseur public Radio-Canada, tout comme le suivant, selon des sources informelles crédibles et fiables.
La Santé publique de la Côte-Nord qui a répondu aux questions des journalistes dans le cadre d’une conférence de presse, le 14 septembre, précise que les trois cas de Covid-19 dans la MRC de Caniapiscau ne constituent pas une éclosion, car il n’y a pas de lien direct entre ces cas et de plus le virus a été contracté ailleurs. « On pourrait plutôt les définir comme un agrégat de liens isolés », confie le médecin-conseil de la direction de la Santé publique régionale, le docteur Richard Fachehoun. Bien que pour des raisons de confidentialité les responsables du CISSS Côte-Nord ne dévoileront pas dans quelle localité les personnes contaminées se trouvent, ils précisent toutefois qu’ils sont en contact avec les autorités concernées et que les résultats des tests sont habituellement rapidement connus, quand le transport aérien coopère.
« La situation est maîtrisée dans la MRC et un renforcement des mesures de prévention a été instauré avec un ajout des plages de dépistages en tenant compte de la vulnérabilité des cas. »
Les responsables du CISSS ont cependant avoué qu’il était difficile de recueillir de l’information à savoir si les travailleurs aéroportés qui utilisent un système de navettes aériennes (fly-in/fly-out) ont été dépistés ailleurs.
Bulle nordique menacée ?
Au moment de publier, le préfet de la MRC qui est aussi maire de Fermont, Martin St-Laurent, explique que la communication avec les autorités du Labrador continue et même s’intensifie. « Étant donné la situation actuelle, nous comprenons que beaucoup de gens se questionnent par rapport à la fermeture de la frontière. Pour l’instant, les discussions avec les autorités du Labrador ne laissent pas présager une fermeture à court terme. Bien sûr, il faut être conscient que le tout peut changer suivant l’évolution de la situation. Il est plus important que jamais de se serrer les coudes pour suivre les consignes et ainsi diminuer la propagation. »
Les responsables de la Santé publique en ont profité pour rappeler l’importance de respecter les mesures sanitaires et les consignes en vigueur afin d’éviter la propagation du virus.