ArcelorMittal
Vers une deuxième usine de bouletage ?
par Éric Cyr
Le géant minier ArcelorMittal songerait toujours à implanter une seconde usine de bouletage sur la Côte-Nord. Des discussions à ce sujet se sont déroulées entre la haute direction de la multinationale et le premier ministre du Québec, François Legault, lors du Forum économique mondial qui se tenait, du 21 au 24 janvier 2020, à Davos en Suisse.
ArcelorMittal procéderait depuis plusieurs mois à une mise à jour des études visant l’expansion de sa capacité de transformation de boulettes à Port-Cartier. Dans un entretien accordé au Journal de Québec, le premier ministre québécois a confié que l’entreprise souhaite relancer le projet de construction d’une nouvelle usine de boulettes de fer à Port-Cartier et que des négociations sont en cours entre Québec et la minière, qui mise sur une aide gouvernementale importante pour financer les travaux évalués à un milliard de dollars qui à terme pourraient créer jusqu’à 200 emplois permanents dans cette municipalité.
Les deux mains sur le volant
D’abord présenté en 2011 comme un projet phare du Plan Nord, consistant notamment en la construction d’une seconde usine de bouletage, la démarche s’inscrivait dans la volonté d’ArcelorMittal de doubler sa production et avait initialement été annoncée en grande pompe par le premier ministre de l’époque, Jean Charest, avant d’être reléguée aux oubliettes durant près d’une décennie à la suite de la chute des prix du fer.
Revirement de situation
L’idée, qui germait toujours en coulisses, a réapparu au registre des lobbyistes du Québec à la fin octobre 2019, la compagnie ayant retenu les services d’un lobbyiste afin d’amorcer des pourparlers avec le gouvernement du Québec qui y a inscrit le nouvel emballage du projet :
« Démarches d’informations auprès de titulaires de charge publiques en ce qui concerne un projet d’agrandissement de l’usine de bouletage de Port-Cartier sur la Côte-Nord. Ce projet n’est pas assez élaboré à ce jour pour déterminer quel sera le montage financier. Une partie publique sera toutefois envisagée (subvention, prêt, tarif préférentiel d’électricité, etc.). Le nom du programme et le montant du financement sont inconnus. Les sommes recueillies serviront principalement à la construction de la nouvelle usine. Ce projet devrait contribuer à créer des centaines d’emplois dans la région pendant les phases de construction et d’opération. »
Milieu port-cartois
La relance du projet d’une seconde usine de bouletage reçoit l’appui de Développement économique Port-Cartier, du commissaire industriel et de la Chambre de commerce de l’endroit, mais le maire de la municipalité, Alain Thibault, précise que la Ville de Port-Cartier n’a pas été informée des démarches entre ArcelorMittal et Québec pour un éventuel projet d’un milliard de dollars et que cela reste donc une rumeur. Il se montre moins conciliant par rapport au projet puisque la Ville a toujours des litiges fiscaux en suspens avec la multinationale dans le dossier de contestation de taxes foncières.