CPE Le Mur-mûr
Péril en la demeure ?
par Éric Cyr
Le centre de la petite enfance (CPE) Le Mur-mûr de Fermont vit des moments de perturbations en lien avec la grève de ses employés, mais cette turbulence ne constitue pas le pire scénario puisque la directrice générale (DG) Mélanie Parenteau, qui a remplacé sa prédécesseure, Emanuelle Garneau-Mignot, a démissionné. Toutes deux n’ont occupé ce poste que quelques mois, signe que quelque chose ne fonctionne pas au sein de ce service essentiel local.
À la suite du départ de la nouvelle DG, la directrice adjointe, Martine Brisson, ainsi que l’ensemble des membres du conseil d’administration (CA) ont aussi offert leur démission. Les employés ont été informés de la situation dans une lettre, datée du 17 novembre dernier et signée par la présidente démissionnaire du CA, Vivianne Senneville, qui explique que la grève n’est pas la raison principale de cette vague de démissions.
« …tous les membres du conseil d’administration quittent leurs fonctions au sein de l’organisation du CPE Le Mur-mûr. Nous ne voulons pas continuer sans Mélanie et Martine qui, selon nous, étaient les meilleures personnes pour réaliser de grandes améliorations au sein du CPE. Notre décision n’est pas reliée à la grève actuelle, d’autres motifs en sont la cause. Nous vous souhaitons de recevoir du gouvernement toute la reconnaissance que vous méritez. Vous faites réellement une différence dans la vie des petits fermontois. »
La lettre indique également que des démarches ont été entreprises auprès du ministère de la Famille qui est « au courant de la situation du CPE » et qui « veillera à faire le nécessaire en temps opportun. »
Cette situation très problématique envoie un signal clair au gouvernement Legault qui devra certainement prendre des actions concrètes dans ce dossier. Est-ce que le CPE local pourrait être mis sous tutelle comme ce fut déjà le cas auparavant ?
Disparaître ou renaître dans un murmure…
La fragilité du CPE Le Mur-mûr s’avère pénible pour les parents fermontois qui ont des enfants d’âge préscolaire. Les difficultés vécues par le service de garde subventionné ont des répercussions importantes sur le bassin de la main-d’œuvre locale déjà amenuisé par la crise du logement qui sévit actuellement. Des travailleurs de plusieurs secteurs, et notamment du domaine minier, devront faire le choix de rester à la maison pour prendre soin de leur progéniture plutôt que d’aller travailler et certains pourraient même prendre à contrecœur la décision de déménager ailleurs où ils peuvent obtenir les services auxquels ils sont en droit de s’attendre.
L’annonce faite par ArcelorMittal Mines et Infrastructures Canada, le 17 juin dernier, qui signifiait son intention de contribuer financièrement à la construction de nouveaux locaux pour le CPE de Fermont avait été accueillie favorablement par le conseil d’administration et la direction du centre de la petite enfance. Ceux-ci se réjouissaient par la suite des avancées du projet ainsi que de la générosité et de la collaboration des partenaires locaux. Compte tenu de la réalité actuelle et du long délai avant la concrétisation de cette initiative, cette bonne intention pourrait-elle arriver trop tard pour sauver le CPE local ?