CPE Le Mur-mûr
Un aménagement avant le déménagement
par Éric Cyr
Des travaux de construction, qui se sont amorcés en début d’année, se déroulent actuellement dans le mur-écran de Fermont afin d’aménager un nouveau local qui sera intégré au centre de la petite enfance (CPE) Le Mur-mûr pour accueillir les enfants associés aux 21 places additionnelles octroyées en septembre 2023 par le ministère de la Famille.
Cette infrastructure temporaire sera située dans le même secteur soit dans l’espace adjacent au CPE qu’occupait autrefois la boutique Soleil Isabel et qui a été généreusement offert par la minière ArcelorMittal qui l’utilisait au préalable comme entrepôt. Cet ajout nécessaire comblera le besoin urgent manifesté par les administrateurs du CPE afin de conserver les nouvelles places en garderie accordées localement par le gouvernement du Québec qui doivent être comblées dans un échéancier de deux ans à compter de la date de leur octroi, soit d’ici septembre 2025. Cette pièce annexe, qui permettra de délester la liste d’attente pour une place en garderie, augmentera à cent (100) les places offertes au CPE qui fonctionnera au maximum de sa capacité. L’entreprise qui est responsable du chantier de construction, RPO Construction, apportera des modifications majeures au local actuel afin de l’adapter et le transformer en le rendant propice à sa future fonction et conforme aux exigences de sa nouvelle vocation.
Installations provisoires
La directrice générale du CPE Le Mur-mûr, Caroll-Ann Després-Dubé, explique que les efforts se concentrent pour l’instant sur la concrétisation de ces installations destinées à accueillir les 21 nouveaux enfants avant la date butoir fixée par le gouvernement afin de ne pas perdre les nouveaux acquis, mais que celles-ci ne seront utilisées que pour une période de transition en attendant un déménagement vers le nouveau CPE qui sera mieux adapté et qui comprendra beaucoup plus d’espace dont l’emplacement a finalement été choisi lors de la dernière rencontre du conseil d’administration en janvier dernier et qui reste à construire.
Des défis demeurent
Mme Després-Dubé remercie les partenaires qui s’investissent dans la démarche qui profitera aux familles d’ici. Elle confie que ses plus grandes inquiétudes par rapport à ce qui pourrait freiner l’attribution des nouvelles places prévues en avril prochain si tout se déroule bien sont des enjeux de main-d’œuvre et de logement.
« Le recrutement de personnel combiné à la pénurie de logements s’avère une problématique qu’il faut prendre en considération avant de crier victoire. Le CPE a obtenu deux logements de la Société d’habitation communautaire de Fermont pour loger deux de ses éducatrices, mais il en manque cependant trois autres afin de répondre à la demande, ce qui pourrait constituer un obstacle important à l’aboutissement visé. La mobilisation du milieu s’avère essentielle afin de parvenir à l’objectif souhaité. »
Débrayage d’une journée
Environ 12 000 travailleurs et travailleuses syndiquées de centres de la petite enfance (CPE) du Québec dont près de 300 travailleuses issues de dix CPE de la Côte-Nord affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) Côte-Nord, incluant les employées du CPE Le Mur-mûr de Fermont, ont fait la grève durant une journée, le 23 janvier 2025.
Un total de huit éducatrices fermontoises, dont le déplacement a été financé à l’aide du fonds de défense professionnelle de la CSN, se sont rendues en avion sur un vol nolisé afin d’assister à la mobilisation qui s’est tenue à Sept-Îles et qui a regroupé des établissements de Baie-Comeau, de Blanc-Sablon, de Fermont et de Sept-Îles. Après avoir manifesté au coin du boulevard Laure et de la rue Smith, les grévistes du rassemblement se sont par la suite dirigées jusque devant le bureau de la ministre de l’Emploi et députée de Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, afin de faire valoir leurs réclamations qui incluent notamment une charge de travail moins lourde, une meilleure rémunération salariale et des primes de disparités régionales qui pourraient faciliter l’attraction et la rétention de personnel nord-côtier.
Spécificité nord-côtière
Selon le président du Conseil central Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay, malgré un défi logistique, cette première journée de grève s’avérait absolument nécessaire dans la région afin de sensibiliser le gouvernement à la situation particulière et à la réalité sur le terrain où plusieurs éducatrices ont délaissé les CPE de la Côte-Nord pour intégrer un poste au sein d’un établissement scolaire qui offre de meilleures conditions de travail.
« Les primes de disparité régionale qui sont au cœur du litige constituent un élément primordial dans le cadre des revendications nord-côtières et je dirais même que cet élément est d’une importance capitale afin d’éviter un éventuel point d’achoppement des négociations. »