Centres de la petite enfance
Négociations et grÚve de trois jours
par Ăric Cyr
Les travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance (CPE) de la CĂŽte-Nord syndiquĂ©s aÌ la ConfĂ©dĂ©ration des syndicats nationaux (CSN), incluant ceux du CPE Le Mur-mĂ»r de Fermont, ont Ă©tĂ© en grĂšve les 2, 3 et 4 novembre 2021 afin dâaccroĂźtre la pression sur le gouvernement du QuĂ©bec alors que les nĂ©gociations sâintensifient.
En plus dâavoir manifestĂ© devant leurs Ă©tablissements respectifs, les 2 et 4 novembre, aÌ Baie-Comeau, les travailleuses et travailleurs baie-comois se sont rassemblĂ©s, le 3 novembre en matinĂ©e, devant lâinstallation du CPE Les Pâtits BĂ©cots. Du cĂŽtĂ© de Sept-Ăles, une marche a eu lieu, le 2 novembre, sur le boulevard Laure en prĂ©sence du prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration de la santeÌ et des services sociaux-CSN, Jeff Begley. Le lendemain, le 3 novembre, les travailleuses septiliennes ont Ă©tĂ© appuyer leurs collĂšgues du CPE Touchatouille de Port-Cartier, affiliĂ©s au Syndicat des MĂ©tallos, avant dâĂȘtre de retour devant leurs Ă©tablissements la journĂ©e suivante pour la continuation de la lutte.
Les 11 000 travailleuses et les travailleurs des CPE affiliĂ©s aÌ la CSN se sont dotĂ©s dâun mandat de 10 jours de grĂšve aÌ la fin de lâĂ©tĂ©. Une premiĂšre journĂ©e de grĂšve a eu lieu le 24 septembre et deux autres les 14 et 15 octobre. Les reprĂ©sentantes et reprĂ©sentants des salarieÌs jugent toutefois que ces trois autres journĂ©es sont nĂ©cessaires en raison du peu de progrĂšs rĂ©alisĂ© aÌ la table de nĂ©gociation dans les derniĂšres semaines.
« Nous avons le devoir de continuer aÌ mettre de la pression sur le gouvernement. Accepter ce que QuĂ©bec nous offre et signer une entente aÌ rabais sont les pires choses que nous pourrions faire en ce moment. Ăa ferait en sorte que les travailleuses continueraient dâĂȘtre surchargĂ©es, quâelles continueraient dâĂȘtre sous-payĂ©es, et quâelles continueraient de quitter leur emploi »,dĂ©clare le prĂ©sident du Conseil central CoÌte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay.
« Nous sommes conscients que nos journĂ©es de grĂšve peuvent compliquer la vie des parents et nous en sommes dĂ©solĂ©s, car nous savons que beaucoup dâentre eux nous appuient dans notre lutte. Il est trĂšs malheureux que les parents aient aÌ subir les consĂ©quences de lâobstination du gouvernement, mais câest un mal nĂ©cessaire si lâon veut sauver le rĂ©seau. Mieux vaut ĂȘtre fermĂ©s pour trois jours que fermĂ©s pour toujours ! », explique la prĂ©sidente du STT des CPE de Sept-Ăles, StĂ©phanie Tanguay. « En plus dâaugmentations salariales Ă©quitables pour tous les titres dâemploi, les travailleuses et travailleurs revendiquent davantage de soutien pour les enfants aÌ besoins particuliers, le respect des ratios dâenfants par Ă©ducateur ou Ă©ducatrice, ainsi que des solutions concrĂštes pour lutter contre la surcharge de travail », conclut la prĂ©sidente du STT des CPE de la Manicouagan-CSN, Julie Pellerin.
Avec un coĂ»t de la vie qui a augmentĂ© de 4,1 % en un an et des primes dâassurance qui bondissent sans cesse, les Ă©ducatrices du CPE Touchatouille de Port-Cartier ont imitĂ© leurs collĂšgues de Fermont en se prononçant Ă lâunanimitĂ© (100 %) en faveur dâun mandat de grĂšve gĂ©nĂ©rale, le 5 octobre, avant de dĂ©clencher une grĂšve, le 13 octobre. « Le message de nos membres est limpide : elles en ont assez de lâappauvrissement. DĂ©tentrices dâun diplĂŽme technique en Ă©ducation Ă la petite enfance, les Ă©ducatrices sont les techniciennes les moins bien payĂ©es, souvent moins que celles qui dĂ©tiennent un diplĂŽme dâĂ©tudes professionnelles du secondaire qui travaillent dans le rĂ©seau de lâĂ©ducation », expliquent les reprĂ©sentants du Syndicat des MĂ©tallos, Sonia Charrette et Dany Maltais. La prĂ©sidente de la section locale 7065 des MĂ©tallos du CPE Touchatouille, Patsy Ouellet, renchĂ©rit : « On en a assez dâĂȘtre laissĂ©es pour compte et traitĂ©es comme de simples âgardiennes dâenfantsâ. Nous prenons soin de ce qui est le plus prĂ©cieux pour les familles de notre rĂ©gion, nos enfants. On demande dâĂȘtre reconnues et que nos emplois soient valorisĂ©s Ă la hauteur de ce quâon fait. »
Les Ă©ducatrices des deux CPE situĂ©s en rĂ©gion miniĂšre soulignent Ă quel point il y a un grand dĂ©calage entre les salaires et lâĂ©volution des prix dans leur rĂ©gion et lâimmobilisme de leur salaire, voire les reculs des derniĂšres annĂ©es.
CPE Le Mur-mûr
Les enjeux locaux
Les clauses de disparitĂ©s rĂ©gionales constituent un achoppement aux nĂ©gociations actuelles qui ont cours avec le gouvernement du QuĂ©bec pour les employĂ©es du centre de la petite enfance (CPE) Le Mur-mĂ»r de Fermont. Selon le Syndicat des travailleuses et travailleurs (STT) du CPE Le Mur-mĂ»r-CSN, qui reprĂ©sente les employĂ©es fermontoises, il est clair quâĂ lâheure actuelle les salaires et les conditions de travail ne suivent pas lâaugmentation du coĂ»t de la vie dans la profession et câest encore plus vrai Ă Fermont. Le STT du CPE Le Mur-mĂ»r demande donc une bonification nĂ©cessaire qui consisterait en un versement de deux indemnitĂ©s de voyage (billets dâavion) de 850 $ ainsi quâune prime dâĂ©loignement de 2,75 $ lâheure. De son cĂŽtĂ©, la direction en place souhaite retirer des acquis dĂ©jĂ instaurĂ©s par le passĂ© soit le versement dâune seule indemnitĂ© de voyage de 825 $ et une prime dâĂ©loignement de 1,10 $ lâheure. Le syndicat considĂšre que ces Ă©ventuels reculs sont inacceptables, que la lutte menĂ©e actuellement est dâune importance cruciale pour les familles et la population fermontoise et que les travailleuses du CPE local sont essentielles au bon fonctionnement de lâĂ©conomie dâici. Selon lâorganisation syndicale, refuser de reconnaĂźtre le besoin dâamĂ©liorer les clauses de disparitĂ©s rĂ©gionales, câest refuser de reconnaĂźtre les rĂ©alitĂ©s de la vie Ă Fermont.