Gilles Létourneau
Une vie en caricatures
par Éric Cyr
Originaire de Longue-Rive (autrefois Sault-au-Mouton), l’artiste nord-côtier Gilles « Letour » Létourneau vit aujourd’hui une vie paisible de retraité à Ragueneau où il s’adonne régulièrement à l’art qu’il affectionne particulièrement, la caricature, qui a pris au cours des années le pas sur la peinture.
Celui qui admire le travail du caricaturiste Serge Chapleau a toujours eu un intérêt pour la bande dessinée. Il lisait des bédés de Bob Morane et de Lucky Luke dans sa jeunesse avant d’éprouver une certaine fascination pour le dessin. À l’adolescence, il avait bien hâte de mettre la main sur le journal Le Soleil de son père afin d’y découvrir la caricature du jour. M. Létourneau, qui a aussi écrit de la poésie, a commencé à peindre des tableaux dans le début de la vingtaine en 1974 avant de troquer, après sa retraite de l’aluminerie Reynolds de Baie-Comeau en 2012, le pinceau pour la plume en produisant des caricatures qu’il considère humblement comme un passe-temps.
M. Létourneau confie de sa voix rauque qu’il peint encore parfois à l’occasion, mais que le dessin satirique occupe quotidiennement ses pensées et qu’il se sent interpellé par certains sujets qui exigent qu’il les couche sur papier, ce qu’il fait d’abord sous forme de dessin au crayon de plomb puis au stylo-feutre noir avant de les parfaire avec minutie en y ajoutant de la couleur à l’étape finale. « Une image vaut mille mots comme le dit le dicton. Ça allume mon intellect. J’aime l’actualité politique et cela me fournit de la matière, mais la caricature peut aussi permettre de rendre hommage, de dénoncer, ou, sous sa forme « bonbon », de simplement faire rire. En vieillissant, on devient parfois désabusés et cette forme d’art m’aide à conserver mon côté enfantin. C’est une sorte d’armure contre le côté sombre et négatif de la vie afin de ne jamais être blasé et de ne pas glisser vers le côté obscur. Ça donne l’impression d’avoir un certain pouvoir afin de remanier des événements en les reformulant et en les rendant importants. »
Les premières esquisses de M. Létourneau ont été réalisées en noir et blanc et son art a par la suite évolué vers la couleur. « Pour trouver un sujet, je lisais auparavant les gros titres des informations dans les journaux puis de nos jours je m’oriente plus sur Internet. Un mot, une expression ou une photo peuvent m’inspirer. C’est difficile à expliquer. C’est en quelque sorte comme un éclair au cerveau qui m’incite à créer une œuvre qui évolue en complexité selon la composition, le nombre de personnages et la mise en page. » Parfois aussi il trouve des idées en marchant. « Il n’y a rien comme la marche pour s’aérer l’esprit. »
M. Létourneau qui a été par le passé caricaturiste pour deux médias écrits nord-côtiers, Le Manic et le journal Plein Jour, collabore actuellement avec Le Trait d’union du Nord et prend à l’occasion des contrats de caricatures de grand format pour des gens qui prennent leur retraite. Il a publié à compte d’auteur en 2011 le livre Coups de crayon caricatures qui regroupe plusieurs de ses caricatures de cette époque. L’ouvrage autoédité à une centaine d’exemplaires est disponible pour consultation à la bibliothèque de Fermont. Pour découvrir certaines de ses œuvres, vous pouvez aller voir son profil Facebook : Gilles Letour Létourneau Caricaturiste.