ArcelorMittal
La grĂšve est dĂ©clenchĂ©eâŠ
par Ăric Cyr
ĂvĂ©nement annonciateur de la grĂšve Ă venir chez ArcelorMittal sur la CĂŽte-Nord du QuĂ©bec, un rassemblement regroupant plusieurs centaines dâemployĂ©s de la miniĂšre sâest tenu en avant de lâattraction touristique « le camion en ville » Ă lâentrĂ©e de Fermont, le 10 mai dernier, avant mĂȘme la publication des rĂ©sultats du vote des membres du Syndicat des MĂ©tallos au sujet de lâoffre finale de lâentreprise. Des travailleurs gonflĂ©s Ă bloc, parfois accompagnĂ©s de membres de leurs familles, scandaient des cris de ralliement sur des airs de solidaritĂ©.
Le verdict est tombĂ© peu aprĂšs, un rejet trĂšs fortement majoritaire de lâoffre patronale oscillant de 97 % Ă 99,6 % dans les cinq accrĂ©ditations syndicales des MĂ©tallos reprĂ©sentant 2500 employĂ©s dâArcelorMittal sur la CĂŽte-Nord. Câest avec pour slogan « Les ressources dâici pour lâĂ©conomie dâici » que le dĂ©clenchement de la grĂšve gĂ©nĂ©rale illimitĂ©e sâen est suivi pour les syndiquĂ©s de lâentreprise dans lâensemble de ses installations nord-cĂŽtiĂšres incluant les bureaux, la mine, le chemin de fer, lâusine de bouletage et le port.
Refus sans Ă©quivoque
Lors dâassemblĂ©es qui se sont dĂ©roulĂ©es durant cette mĂȘme journĂ©e, les travailleurs syndiquĂ©s de la multinationale sur la CĂŽte-Nord ont Ă©cartĂ© presque Ă lâunanimitĂ© la proposition dĂ©finitive de leur employeur, sonnant ainsi le glas des nĂ©gociations et lâappel du clairon avant le piquetage qui a commencĂ© durant la soirĂ©e. Des piquets de grĂšve ont rapidement Ă©tĂ© Ă©rigĂ©s en permanence devant les installations de la compagnie sur le site des mines de fer du Mont-Wright et de Fire Lake ainsi quâĂ Port-Cartier.
« Lâemployeur nâa pas su saisir lâoccasion qui aurait pu Ă©viter un conflit. La conjoncture est excellente, le prix du fer atteint actuellement des sommets historiques inĂ©galĂ©s. Cette ressource naturelle est ici. Une portion de la richesse doit donc rester dans la rĂ©gion, demeurer au QuĂ©bec, contribuer Ă faire tourner lâĂ©conomie rĂ©gionale plutĂŽt que de se retrouver dans les poches des actionnaires Ă Londres », fait valoir le coordonnateur des MĂ©tallos pour la CĂŽte-Nord, Nicolas Lapierre.
Le directeur quĂ©bĂ©cois du Syndicat des MĂ©tallos, Dominic Lemieux, rappelle que des communautĂ©s entiĂšres sont organisĂ©es autour des activitĂ©s de cette miniĂšre, autant Ă Fermont quâĂ Port-Cartier. « Il y a des salaires, des conditions de travail et des primes en jeu. Mais il est aussi question du respect que cette multinationale devrait avoir pour les travailleurs et les travailleuses qui lui permettent dâengranger de gĂ©nĂ©reux profits. La multinationale a beaucoup pressĂ© le citron. Elle doit faire preuve de davantage de respect pour ceux qui concrĂ©tisent ses profits », souligne le syndicaliste.
Des promesses non tenues
Les sections locales 5778, 6869, 8664, 7401 et 7401-FP reprĂ©sentant 2500 travailleurs, soit la vaste majoritĂ© de la main-dâĆuvre de la compagnie ArcelorMittal Ă Port-Cartier, Fermont et Fire Lake sur la CĂŽte-Nord rĂ©clament notamment de leur employeur, qui profite dâun prix du fer trĂšs lucratif, une amĂ©lioration des conditions de travail, un meilleur respect et davantage sur le plan des salaires et des retraites, ainsi quâau chapitre des primes pour la vie en territoire nordique. Des promesses faites lors des nĂ©gociations de 2017 et restĂ©es sans suite ont aussi creusĂ© lâamertume des syndiquĂ©s, entre autres quant Ă la salubritĂ© de certains campements et de certains aliments servis aux travailleurs.