Rapprochement interculturel
Gastronomie innue à l’honneur
par Éric Cyr
Le cuisinier innu Alfred McKenzie était de passage au complexe de Minerai de fer Québec (MFQ) à Fermont, à la fin décembre, répondant à l’invitation de cette dernière, qui emploie un certain nombre d’Innus, dans le cadre d’une exploration de saveurs du terroir de ce peuple autochtone de la taïga et de la toundra. Il était accompagné de sa femme, Annette Vollant, également cuisinière qui l’assistait dans la préparation et la présentation des hors-d’oeuvre.
Voyage gustatif
L’artiste culinaire a offert aux convives, dirigeants, travailleurs et entrepreneurs de cette société plusieurs dégustations de produits alimentaires traditionnels et raffinés. L’activité visant le rapprochement culturel s’est échelonnée sur une période de quatre jours pour permettre à un maximum de participants de profiter de cette expérience gustative. Afin de vivre pleinement cette aventure, un contenu visuel et musical d’artistes innus contribuait à agrémenter l’atmosphère.
Stimuler les papilles
Le passionné cuisine depuis plus d’une trentaine d’années et son approche s’inspire des traditions transmises par ses aïeux et de produits culinaires qui remontent à l’époque où son peuple nomade assurait sa subsistance en s’adonnant à la chasse et à la pêche sur un vaste territoire. Son exploration s’oriente du canard et de l’outarde (bernache) au caribou et au castor jusqu’aux petits fruits des champs ou cueillis dans les bois. Alfred McKenzie fait fumer de la viande de gibier et du poisson à l’aide de branches d’épinette. « J’évite d’utiliser des épices afin de ne pas masquer l’agencement et les saveurs des aliments. J’essaie de conserver le goût d’origine et de perpétuer les recettes de mes ancêtres. » Gourmets et gourmands ont pu faire bonne chère et se sont délectés du menu composé de différents mets préparés par celui qui considère que le garde-manger traditionnel amérindien, c’est la forêt et les lacs.
Leur fille étudie actuellement l’art culinaire en Belgique.
Les Innus étaient jadis nommés Papinachois par les missionnaires jésuites et Montagnais par les explorateurs européens.