• Publications
  • Le journal
    • L’Équipe
    • Historique
    • Distinctions
  • Abonnements & membres
  • Annoncez avec nous
  • Contactez-nous
Journal le Trait d'Union du Nord
  • Publications
  • Le journal
    • L’Équipe
    • Historique
    • Distinctions
  • Abonnements & membres
  • Annoncez avec nous
  • Contactez-nous
  • Toutes les publications
  • Premières nations

  • Kawawachikamach  est l’hôte d’un  événement majeur

    Premières Nations

    Kawawachikamach est l’hôte d’un événement majeur

  • Vérité et réconciliation  à Fermont

    Premières Nations

    Une 16 octobre, 2023

    Vérité et réconciliation à Fermont

  • Un accueil chaleureux et fraternel

    Expédition des Premières Nations

    Un accueil chaleureux et fraternel

  • Réconciliation  entre Rio Tinto IOC  et les Naskapis

    Entente « Aganow »

    Réconciliation entre Rio Tinto IOC et les Naskapis

  • Tensions et sourde oreille…

    Réservoir Manicouagan

    Tensions et sourde oreille…

  • Fermeté, unanimité  et unité dans la diversité

    Désenclavement de la Côte-Nord

    Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

  • Gastronomie innue à l’honneur

    Rapprochement interculturel

    Gastronomie innue à l’honneur

  • Une nation autochtone, une minière et trois gouvernements

    Innus contre Rio Tinto IOC

    Une nation autochtone, une minière et trois gouvernements

Premières nations

Kawawachikamach  est l’hôte d’un  événement majeur

Premières Nations

Kawawachikamach est l’hôte d’un événement majeur

Vérité et réconciliation  à Fermont

Premières Nations

Une 16 octobre, 2023

Vérité et réconciliation à Fermont

Un accueil chaleureux et fraternel

Expédition des Premières Nations

Un accueil chaleureux et fraternel

Réconciliation  entre Rio Tinto IOC  et les Naskapis

Entente « Aganow »

Réconciliation entre Rio Tinto IOC et les Naskapis

Tensions et sourde oreille…

Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille…

Fermeté, unanimité  et unité dans la diversité

Désenclavement de la Côte-Nord

Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

Gastronomie innue à l’honneur

Rapprochement interculturel

Gastronomie innue à l’honneur

Une nation autochtone, une minière et trois gouvernements

Innus contre Rio Tinto IOC

Une nation autochtone, une minière et trois gouvernements

Premières Nations

Kawawachikamach est l’hôte d’un événement majeur

par Éric Cyr

Légende : Sur la photo, les aînés innus Rosalie Vollant et Martin Hervieux de Uashat mak Mani-utenam se sont déplacés pour assister à la réunion.

La communauté naskapie de Kawawachikamach dans la région de Schefferville a accueilli des centaines d’Autochtones en provenance du Québec et du Labrador dans le cadre de la 28e édition d’une manifestation culturelle d’envergure, le rassemblement des aînés (RDA) de la nation innue.

Ce regroupement annuel qui se tient depuis plus d’un quart de siècle s’est échelonné sur une période de dix jours, du 26 août au 4 septembre 2024, et a réuni des participants de plusieurs communautés des Premières Nations « sur la terre des ancêtres pour un retour aux sources d’une vie simple, terre à terre, où chaque chose reprend son vrai sens ». Toutes les communautés innues du Québec (9) et du Labrador (2) se sont jointes aux Naskapis pour célébrer l’héritage transmis par les anciens. En primeur cette année, le rassemblement, qui se réunissait pour la première fois en sol naskapi, a rallié des délégations des nations crie et atikamekw qui étaient invitées pour l’occasion.

Ces retrouvailles, qui permettent de renouer avec les traditions et de fraterniser en prenant part à plusieurs activités de nature traditionnelle tout en célébrant les cultures autochtones, ont proposé un programme diversifié incluant des ateliers d’artisanat, des cérémonies spirituelles, des chants et des danses, des conférences, des dégustations culinaires, des formations, des spectacles et des tables de discussion traitant de divers sujets d’intérêt comme l’avenir du caribou, les plantes médicinales ainsi que la santé mentale, le tout dans un endroit exceptionnel qui revêt une signification particulière. Les organisateurs ont choisi de tenir l’événement dans un lieu propice à ce genre de rencontre soit le site culturel de Ka Mamunuiitananuch situé en pleine forêt qui a été spécialement aménagé pour le déroulement des activités notamment avec l’installation de nombreuses tentes traditionnelles innues (shaputuan).

Selon Fred McKenzie qui œuvre à perpétrer les recettes de ses ancêtres qui participait à la rencontre : « C’est un moment exceptionnel de communion avec la nature sur la terre du Nitassinan, d’échanges et de transmission du savoir ancestral. »

Le RDA 2024 a honoré la mémoire de l’ancien chef de Matimekush-Lac John, Alexandre McKenzie, considéré comme un bâtisseur qui a incarné la volonté de représentation et de développement des communautés innues, qui est décédé en mai dernier. Celui-ci a notamment œuvré à l’Institut Tshakapesh qui met en valeur la culture et la langue innue (l’innu-aimun).

Le groupe de musique Maten, de Uashat mak Mani-utenam, a présenté le spectacle de clôture des festivités. L’an passé, le rassemblement annuel a eu lieu à Unamen Shipu en Basse-Côte-Nord et il se déroulera à Mashteuiatsh au Saguenay-Lac-Saint-Jean pour l’édition de 2025.

Partager

Publié le 10 septembre, 2024, dans la publication : Numéro_14 Volume_42

  • Autochtones
  • Communauté naskapie
  • Fred McKenzie
  • Institut Tshakapesh
  • Kawawachikamach
  • Mashteuiatsh
  • Maten
  • Nation innue
  • Premières nations
  • Rassemblement des aînés
  • Schefferville
  • Site culturel de Ka Mamunuiitananuch
  • Transmission du savoir ancestral
  • Uashat mak Mani-utenam
  • Unamen Shipu

Publié sur le site le 10 septembre 2024

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Premières Nations

Vérité et réconciliation à Fermont

par Éric Cyr

Sur la photo, des participants rassemblés à Fermont sous le shaputuan et sur la couverture une performance musicale en compagnie de l’auteur-compositeur-interprète innu Dan-Georges Mckenzie. Source photo : Minerai de fer Québec.

Minerai de fer Québec (MFQ) qui exploite la mine de fer de haute pureté du Lac Bloom située à proximité de Fermont est l’une des premières entreprises privées au pays à accorder un jour férié de recueillement à ses employés dans le cadre de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Cette importante reconnaissance symbolique est survenue à la suite de consultations auprès de ses partenaires innus et d’une entente conclue avec la section locale 9996 du Syndicat des Métallos l’an passé. La minière a souligné localement la troisième édition de l’événement.

Cette commémoration, qui coïncide avec la Journée du chandail orange, a été instituée officiellement par le gouvernement canadien le 30 septembre 2021 « pour rendre hommage aux survivants des Premières Nations, des Inuits et des Métis, à leurs familles et à leurs collectivités, et veiller à ce que la commémoration de leur histoire et des séquelles des pensionnats demeure un aspect essentiel du processus de réconciliation. » La démarche du gouvernement fédéral vise notamment à reconnaître les conséquences douloureuses et tragiques des pensionnats autochtones, à honorer la mémoire des victimes et des survivants de ses établissements, les enfants disparus et les familles laissées derrière.

MFQ, qui génère une centaine d’emplois directs et indirects au sein de communautés autochtones de la Côte-Nord, décrivait à l’époque son engagement ainsi : « Nous nous sommes toujours comptés extrêmement privilégiés de pouvoir entretenir une relation basée sur la transparence et la confiance avec les communautés innues qui nous accueillent sur leur territoire, le Nitassinan. Ce jour férié nous permettra de prendre un moment collectif pour en apprendre davantage sur l’histoire de nos partenaires innus et d’honorer la mémoire de leurs ancêtres. Nous sommes de tout cœur avec les Premières Nations dans leur démarche de réconciliation. »

Les Métallos considéraient alors que c’était une occasion de reconnaître collectivement ce qu’ont vécu les communautés autochtones et de s’orienter vers une réconciliation : « Nous partageons un espace géographique où il y a une grande présence autochtone et il était important pour nous de souligner ce jour férié afin de marquer une volonté de cohabitation et de coexistence commune sur le territoire ».

Plusieurs activités ont été organisées à Fermont à l’emplacement du complexe de MFQ, du 29 au 30 septembre derniers, où une tente conique traditionnelle innue, appelée shaputuan, avait été érigée afin de souligner l’événement. Il y a eu notamment une performance musicale de l’artiste Dan-Georges Mckenzie et un coquetel dinatoire composé de menus typiquement innus à la cafétéria. Un appel à l’arrêt des activités minières a aussi été lancé à la radio sur le site minier avant que les travailleurs observent une minute de silence dans le cadre d’une pause symbolique des opérations afin de rendre hommage aux enfants autochtones disparus, aux survivants des pensionnats, à leurs familles et à leurs communautés.

Partager

Publié le 16 octobre, 2023, dans la publication : Numéro_17 Volume_41

  • Autochtones
  • Cohabitation
  • Commémoration
  • Communautés
  • Complexe de MFQ
  • Côte-Nord
  • Dan-Georges Mckenzie
  • Fermont
  • Hommage
  • Innus
  • Jour férié
  • Journée du chandail orange
  • Journée nationale de la vérité et de la réconciliation
  • Lac Bloom
  • Métis
  • Minerai de fer Québec
  • Nitassinan
  • Pensionnats
  • Premières nations
  • Reconnaissance
  • Shaputuan
  • Syndicat des Métallos

Publié sur le site le 16 octobre 2023

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Expédition des Premières Nations

Un accueil chaleureux et fraternel

par Éric Cyr

Source photo : Audrey McMahon

Les représentants de l’expédition des Premières Nations ont chaleureusement été accueillis par des citoyens visiblement heureux de venir à leur rencontre lors de leur passage dans la région de la MRC de Caniapiscau, du 1er au 3 mars 2023, d’abord dans les communautés innue de Matimekush-Lac John et naskapie de Kawawachikamach dans le secteur de Schefferville, puis à Fermont.

La soixantaine de participants de la délégation de motoneigistes de la grande expédition du feu sacré, composée de membres de près de la moitié des 11 nations autochtones distinctes habitant au Québec, incluant le conjoint de feue Joyce Echaquan, Carol Dubé de Manawan, neuf femmes et quatre allochtones québécois, aura parcouru, du 16 février au 4 mars, une distance de 4275 kilomètres jusqu’à sa destination finale, la communauté innue de Uashat mak Mani-utenam (Sept-Îles).

Comment résumer cette démarche sinon en la qualifiant de belle aventure vers la réconciliation entre peuples ? Comment décrire ces échanges amicaux sinon en les désignant de rapprochement enrichissant, harmonieux et respectueux entre nations ? Que retenir sinon que les premiers occupants du territoire sont là depuis des temps immémoriaux et que malgré une histoire malheureusement trop souvent tragique, leurs racines sont bien ancrées dans le sol de leurs ancêtres ? Ils sont toujours là et font partie à part entière du lieu qu’ils habitent dans leur cœur, dans leur mémoire et dans leur vie.

Les communautés de Chisasibi, Kawawachikamach, Lac-Simon, Manawan, Matimekush-Lac John, Nutashkuan, Opitciwan, Oujé-Bougoumou, Pikogan, Uashat mak Mani-utenam, Unamen Shipu et Wemotaci existent bel et bien et ne se situent pas dans un monde parallèle. Les Abénakis, Anishnabe (Algonquins), Atikamekw, Cris, Hurons-Wendat, Innus (Montagnais), Inuits, Malécites, Micmacs, Mohawks et Naskapis sont bien vivants et souhaitent une réconciliation, un rapprochement avec les autres peuples, les Acadiens, les Québécois, les nouveaux arrivants…

Le moment n’est-il pas venu de mieux se connaître et de se découvrir ? Quelle belle occasion de tisser des liens d’amitié avec des représentants de divers peuples autochtones en se réchauffant à même le feu sacré en face d’un tipi érigé pour l’occasion à Fermont par des Innus de Uashat. Les astres semblent alignés sous un ciel d’aurores boréales. Nous ne réécrirons pas l’histoire et il n’est pas question de l’effacer, mais nous pouvons contribuer à dessiner l’avenir sur la mère nourricière, la Terre, qui est notre maison commune.

Innu signifie « être humain » dans la langue innue. Nous avons déjà un lieu commun, le territoire que nous habitons, voici maintenant un lien qui nous unit « mamou ». Ensemble, il est temps de créer un pont entre nous. Les Premières Nations ne sont pas folkloriques, mais bien vivantes avec leurs langues, leurs cultures et leurs traditions. L’influence des Amérindiens et des Inuits ne se limite pas au canot d’écorce, aux traîneaux à chiens, à la crosse (l’ancêtre du hockey sur glace), aux épis de maïs sucré, à la raquette, au sirop d’érable et au toboggan.

Le préfet de la MRC de Caniapiscau et maire de Fermont, Martin St-Laurent, qui a accompagné le convoi en motoneige lors de son départ de Fermont jusqu’à un cimetière innu situé au lac Ashuanipi à 140 km de sa localité, était enchanté d’accueillir ces ambassadeurs. Il considère que c’est un grand honneur d’avoir reçu cette expédition inspirante qu’il a décrite lors de son allocution comme une « aventure remarquable qui vise à promouvoir la réconciliation communautaire, culturelle, sociale et spirituelle entre les peuples autochtones et allochtones. Nous avons été honorés de faire partie de cette initiative qui porte un message de paix, d’harmonie et de guérison à travers les communautés. »

Réconciliation entre peuples

Une grande aventure spirituelle à motoneige

L’Expédition des Premières Nations 2023 est un événement historique rassembleur d’envergure imaginé et créé par des hommes et des femmes autochtones du Québec afin de montrer qu’ils ont été très touchés par les récents événements que vivent leurs peuples à l’échelle du pays. L’organisation de cette grande aventure à motoneige avait également pour objectif d’amorcer une campagne publique de sensibilisation au sujet du sort qui leur est réservé. La démarche visait aussi à rendre hommage aux enfants des pensionnats « indiens » et aux femmes autochtones assassinées ou disparues ainsi qu’à la mémoire de Joyce Echaquan.

Ce trajet à motoneige hors-piste totalisant un parcours enneigé ardu de plus de 4200 kilomètres a regroupé près de 60 participants issus des nations anishnabe (algonquine), atikamekw, crie, innue, naskapie et québécoise. Les motoneigistes ont sillonné l’immense parcours avec l’intention de mettre en commun les connaissances culturelles des différents occupants du territoire à travers un défi de taille et un objectif conjoint où des valeurs telles que l’amour, la bravoure, le courage, l’entraide, la force, l’harmonie, la persévérance et le respect ont été de mise. De plus, un message d’espoir pour la jeunesse ainsi que de réconciliation et de paix, dans le grand respect de mère Terre, porté par les femmes durant le périple aura rapproché les différents peuples du Québec autour du feu sacré en les incitant à trouver des solutions afin de les guider vers une réconciliation durable.

Selon l’instigateur de cette épopée nordique, Christian Flamand, dont la motoneige a éprouvé des difficultés mécaniques avant de prendre feu alors qu’il était en route vers le village cri de Waskaganish à l’embouchure de la rivière Rupert (Baie-James), cette portion sur la banquise de la baie James jusqu’à Chisasibi a été la plus périlleuse. La plupart des participants du cortège nordique ont dû contourner les rochers, la glace, les détroits et les tourbillons de la forêt en plus de devoir composer avec de nombreux bris mécaniques dans ce secteur. Les bosses incessantes ont même eu raison de plusieurs attelages en acier de traîneaux tirés par les motoneiges.

L’organisateur principal, un ancien commando du régiment aéroporté canadien (Airborne), explique que le froid était extrême et le danger omniprésent. « Ce voyage extraordinaire vers la guérison a permis aux participants de prendre conscience de leur appartenance à leur communauté pour lesquelles l’expérience aura permis de renouer avec la vie sur leurs territoires traditionnels comme des rassemblements sur le Nitaskinan (notre terre) pour les Atikamekw. L’amour pour les diverses communautés autochtones que visait cette expédition a démontré une ouverture vers un avenir très prometteur pour les Premières Nations. » M. Flamand a été ému de l’accueil chaleureux que les participants ont reçu dans les diverses communautés visitées et de la fierté qu’il y a perçue. 

À la fin de la traversée de cette gigantesque terre ancestrale, les participants de cette odyssée unique au monde, qui a commencé à Manawan, ont été accueillis en héros par la population de Uashat mak Mani-utenam (Sept-Îles), leur destination finale, le 4 mars dernier. Cette excursion sur ces territoires traditionnels restera gravée dans la mémoire collective pour les décennies à venir.

Partager

Publié le 13 mars, 2023, dans la publication : Numéro_05 Volume_41

  • Abénakis
  • Algonquins
  • Anishnabe
  • Atikamekw
  • Autochtones
  • Cris
  • Expédition des Premières Nations
  • Feu sacré
  • Hurons-Wendat
  • Innus
  • Inuits
  • Malécites
  • Micmacs
  • Mohawks
  • Montagnais
  • motoneige
  • MRC de Caniapiscau
  • Naskapis
  • Premières nations
  • Premiers peuples
  • Québec
  • Québécois
  • Réconciliation

Publié sur le site le 13 mars 2023

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Entente « Aganow »

Réconciliation entre Rio Tinto IOC et les Naskapis

par Éric Cyr

Source photo : IOC

La nation naskapie de Kawawachikamach, située près de Schefferville, et la compagnie minière IOC ont signé, le 31 janvier 2023, une entente visant à établir des relations mutuellement avantageuses, fondées sur le dialogue, la collaboration et la confiance entre l’entreprise et la communauté pour des dizaines d’années à venir. Cet accord a symboliquement été nommé « Aganow », ce qui signifie « minerai de fer » en naskapi.

Le partenariat socioéconomique dont la signature a eu lieu à Kawawachikamach en présence du Conseil de la nation naskapie, d’aînés de la communauté et d’une délégation de représentants d’IOC a pour but de créer des occasions en faveur d’une participation active du peuple naskapi dans les activités d’IOC, notamment par la formation et le développement, l’emploi, la collaboration à des projets environnementaux et l’approvisionnement. Cette démarche permettra aussi de protéger et d’encourager la pratique des activités traditionnelles ainsi que de générer des retombées financières à long terme pour la nation naskapie.

La cheffe de la nation naskapie, Teresa Chemaganish, confie : « L’histoire récente de notre communauté est étroitement liée à celle d’IOC. Nos grands-parents ont quitté Fort Chimo (aujourd’hui Kuujjuaq) en bateau et à pied dans les années 1950 pour s’installer à Schefferville (à l’époque) la nouvelle ville minière d’IOC, et ils ont dû s’adapter à un mode de vie complètement différent. Les temps ont énormément changé depuis lors, et notre nation, qui dispose désormais d’un traité moderne, est autonome et tournée vers l’avenir depuis les années 1980. » Selon cette dernière, ce pacte aidera les Naskapis à répondre à de nombreux projets prioritaires comme la protection et la promotion de leur langue et de leur culture, la fourniture de logements adéquats, la création de possibilités d’emplois intéressantes et satisfaisantes, la protection de l’environnement ainsi que l’amélioration de la qualité de vie en général.

« Nos aînés ont souffert de préjugés et de discrimination, le plus souvent en silence. L’entente Aganow n’est pas une finalité, mais plutôt un nouveau chapitre dans le processus de réconciliation et nous espérons qu’elle aidera ceux qui ont souffert à guérir et à avancer. »

Selon le président et chef de la direction de la minière IOC, Mike McCann, cet arrangement bilatéral bénéficiera aux deux parties. « Aganow témoigne du ferme engagement d’IOC à développer des relations mutuellement profitables avec ses partenaires autochtones. Au cours des dix dernières années, nous avons réalisé d’importants progrès en signant des ententes avec l’ensemble des cinq communautés des Premières Nations présentes dans les régions où nous exerçons nos activités. Nous sommes reconnaissants des liens de collaboration que nous entretenons avec la nation naskapie et nous sommes impatients de continuer à travailler de concert afin d’intégrer notre objectif de réconciliation dans nos actions quotidiennes. »

Cette convention est l’aboutissement d’environ deux ans de négociations. IOC a exprimé ses regrets quant à son manque de compréhension, par le passé, de la réalité historique, de la culture et des moyens de subsistance du peuple naskapi. Durant les dernières années, IOC a eu l’occasion de collaborer sur plusieurs projets avec la nation naskapie, notamment en faisant profiter de son expertise à Transport ferroviaire Tshiuetin, dont la nation naskapie est actionnaire, en amenant la fibre optique dans la communauté ainsi qu’en soutenant une étude de préfaisabilité portant sur un projet d’élevage de caribous.

IOC a mené des activités d’exploration et d’exploitation minières dans le secteur de Schefferville de 1954 à 1982. Les installations d’IOC chevauchaient la frontière entre le Québec et le Labrador. On compte aujourd’hui 975 Naskapis dans la collectivité de Kawawachikamach et dans les environs.

Partager

Publié le 27 février, 2023, dans la publication : Numéro_04 Volume_41

  • Autochtones
  • Compagnie minière IOC
  • Entente Aganow
  • Kawawachikamach
  • Labrador
  • Naskapis
  • Nation naskapie
  • Partenariat socioéconomique
  • Peuple naskapi
  • Premières nations
  • Québec
  • Réconciliation
  • Rio Tinto IOC
  • Schefferville

Publié sur le site le 27 février 2023

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Réservoir Manicouagan

Tensions et sourde oreille…

par Éric Cyr

Source photo : Rudy Landry

Le Conseil des Innus de Pessamit considère que le gouvernement du Québec et la société d’État Hydro-Québec bafouent les droits de cette Première Nation en procédant au rehaussement du niveau d’eau du réservoir Manicouagan, qui alimente le barrage Daniel-Johnson et la centrale hydroélectrique de Manic-5, en négligeant de se conformer à leurs obligations de consultation et d’accommodement.

Selon le vice-chef des Innus de Pessamit, Gérald Hervieux : « Pour ajouter l’insulte à l’injure, le gouvernement a procédé dans ce dossier en informant les villégiateurs et les propriétaires de chalets situés dans le secteur visé de son intention de révoquer leurs baux de villégiature afin de procéder à l’augmentation du niveau de l’eau souhaité, sans daigner en informer les Innus, sans que leurs préoccupations, notamment environnementales, soient considérées et sans leur proposer d’accommodements. » Les Innus de Pessamit, qui ont vu leur territoire ancestral littéralement dévasté par les barrages, les réservoirs et centrales hydroélectriques sans consultation et sans leur consentement, ne semblent pas compter aux yeux de Québec. Pessamit connaissait les intentions du gouvernement de rehausser le réservoir puisqu’une ordonnance de la Cour supérieure du Québec rendue en décembre 2020, permettait à Hydro-Québec de le faire, à la condition expresse d’avoir obtenu les autorisations au terme d’un processus de consultation et d’accommodement auprès des Innus et à la suite d’examens menés par le ministère de l’Environnement du Québec (MELCC) et de Pêches et Océans Canada. La Première Nation s’est donc impliquée de bonne foi dans le processus de consultation et s’est attelée à la tâche de conduire ses propres évaluations sur les plans communautaire, technique et environnemental, étude dont les résultats préliminaires ont fait l’objet d’un mémoire déposé le 6 juillet 2021. Mais Hydro-Québec n’a pas jugé bon d’attendre les résultats préliminaires de cette consultation et a décidé de procéder sans avertir le Conseil des Innus de Pessamit.

Loin des belles paroles

À l’heure actuelle, le niveau d’eau approche et menace les installations de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan Uapishka, copropriété des Innus de Pessamit et de l’UNESCO. L’objectif étant de remplir le réservoir à une hauteur de 355,95 m à l’automne 2021 et à une hauteur de 359 mètres en 2022. « On comprend qu’Hydro-Québec est pressée et ne souhaite pas s’embarrasser de « procédures » avec les Innus. D’autant plus que pour la société d’État, le processus de consultation et d’accommodement mis en place par le gouvernement du Québec ne constitue généralement qu’une façade, une perte de temps instituée pour donner l’impression qu’Hydro-Québec se conforme aux exigences établies par la Cour suprême du Canada en regard des préoccupations des Premières Nations. On est loin de l’appel au dialogue lancé par la présidente d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, dans le cadre de son programme « Énergie en commun ». On est loin des belles paroles du gouvernement en matière de relations avec les peuples autochtones », poursuit le chef, Jean-Marie Vollant.

Indifférence totale

«Encore une fois, nous sommes considérés et traités comme un peuple de second ordre et cela nous replace devant la réalité d’une nation qui subit une expropriation illégale de ses terres ancestrales sur lesquelles ses droits, pourtant reconnus par la constitution du Canada et par l’ONU, sont continuellement bafoués », affirme le chef Vollant. Se disant offusqué des méthodes cavalières et de l’approche colonialiste que privilégient le gouvernement du Québec et sa société d’État, celui-ci rappelle que le Nitassinan (terres ancestrales) de Pessamit est le territoire le plus exploité au Québec pour ses ressources hydroélectriques.

« Ce plus récent événement constitue la preuve que le gouvernement et Hydro-Québec agissent dans l’indifférence la plus totale envers nos droits. »

Pour exprimer son indignation et exiger une rencontre, le chef Vollant a transmis, le 14 juillet 2021, une lettre à Mme Brochu, ainsi qu’aux ministres québécois Benoit Charrette (Environnement) et Jonathan Julien (Énergie, Ressources naturelles), où il est spécifié, que les procédures de rehaussement doivent cesser. Celle-ci est demeurée à ce jour lettre morte.

Partager

Publié le 7 septembre, 2021, dans la publication : Numéro_14 Volume 39

  • Barrage Daniel-Johnson
  • Centrale hydroélectrique
  • Hydro-Québec
  • Innus
  • Manic-5
  • Pessamit
  • Premières nations
  • Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka
  • Réservoir Manicouagan

Publié sur le site le 7 septembre 2021

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Désenclavement de la Côte-Nord

Fermeté, unanimité et unité dans la diversité

par Éric Cyr

Légende : Route blanche à Baie-des-Moutons en Basse-Côte-Nord. Source : Juanita Jones

Le front historique de la Côte-Nord poursuit ses représentations et une importante délégation s’est rendue à Québec, le 28 mars dernier, afin de faire valoir les revendications légitimes de la région à l’Assemblée nationale. Le groupe a accordé un point de presse dans le hall de l’hôtel du Parlement en compagnie des députés du Parti québécois de Duplessis, Lorraine Richard, et de René-Lévesque, Martin Ouellet. La délégation comprenait, tout comme la précédente qui s’est déplacée à Ottawa, des représentants des localités nord-côtières et des communautés innues de partout sur le territoire et qui se sont exprimés au diapason.

Le combat de la Côte-Nord

La députée péquiste confie : « Vous savez, quand la Côte-Nord se déplace à Québec, c’est que c’est important. On a des élus, des maires, des chefs autochtones et nous sommes tous unis derrière un objectif qui est prioritaire. Ce n’est pas le seul qui est important, il y en a d’autres notamment un pont sur la rivière Saguenay et la réfection de la route 389, mais il y a un projet pour lequel on continue à se battre : le prolongement de la route 138 jusqu’à Blanc-Sablon pour désenclaver la Basse-Côte-Nord qui n’est pas reliée au reste du Québec par un réseau routier. » Mme Richard a interpellé le premier ministre François Legault afin qu’il soutienne les Nord-Côtiers dans ces démarches en accordant les sommes nécessaires et en précisant un échéancier précis de réalisation des travaux. Elle a aussi parlé du coût astronomique des billets d’avion et de l’effet prohibitif de ceux-ci.

Un demi-siècle de promesses

Le préfet de la MRC de Sept-Rivières et maire de Sept-Îles, Réjean Porlier, a indiqué que le budget de 200 millions de dollars alloué pour la route 138 par le précédent gouvernement Couillard avait mystérieusement disparu : « On va voir si l’on a un gouvernement qui va travailler avec nous pour le parachèvement de la 138 qui nous est promis depuis au moins 50 ans. » Ce dernier a mis en perspective le fait que la Côte-Nord rapporte énormément au Québec, ne serait-ce que par le biais de l’énergie produite par Hydro-Québec sur ce territoire et dont 40 % de celle-ci est fournie ou transite par la Côte-Nord. Un bénéfice net qui devrait atteindre 5,3 milliards de dollars annuellement, ce qui, toutes proportions gardées équivaut à quelques 2 milliards 120 millions par année qui sont directement générés par la région. « On pourrait réserver 10 % de ce montant annuel, ce qui représente 200 M $, jusqu’à ce que la route 138 soit complétée. »

L’effet ping-pong

Le maire de Sept-Îles voudrait que les citoyens réalisent que toute la population du Québec profite de la Côte-Nord qui ne reçoit pas sa juste part dans cette équation qu’il juge inéquitable. « On a reçu l’appui de la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) dans ce dossier. Il est grand temps de nous donner une route, pas juste pour les communautés isolées dont plusieurs sont en mode survie, mais aussi pour ouvrir le corridor avec Terre-Neuve-et-Labrador, contribuant ainsi à stimuler des échanges commerciaux avec cette province, ce qui générerait des retombées économiques importantes pour la Côte-Nord dont la démographie est en constante diminution depuis les cinq dernières années. Le premier outil de développement économique pour une région, c’est l’accès à son territoire. J’espère que le gouvernement actuel va passer à l’action et déterminer un échéancier comme le ministre québécois des Transports, François Bonnardel, a dit vouloir le faire lors de son passage sur la Côte-Nord. Le gouvernement précédent nous a envoyés à Ottawa, on y est allés et l’on a reçu l’appui du ministre fédéral de l’Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne, qui a dit qu’Ottawa sera au rendez-vous quand Québec aura priorisé cette route et là Québec nous dit attendre un engagement du fédéral. On a fini de jouer au ping-pong avec les Nord-Côtiers ! Il est grand temps que ça change et qu’on investisse les montants nécessaires pour finaliser la route 138 afin que la Côte-Nord puisse se développer comme toutes les autres régions du Québec. Qu’on arrête de jouer ça à la pièce, on veut tous le même scénario. On fait des études depuis des décennies. On a assez entendu la chanson et tous les gouvernements l’ont promis à tour de rôle. Comment développer une région si l’on n’a pas accès au territoire ? »

Le
combat
de la
Côte-Nord
s’intensifie…

Trans-Québec-Labrador

Le préfet de la Minganie, Luc Noël, réitère les besoins de la Côte-Nord après cette rencontre avec les ministres des Transports, François Bonnardel, et de la Côte-Nord, Jonatan Julien. « On demande un plan de match précis. On veut savoir combien ça coûterait de terminer la route 138 et quand cela va se faire.La Côte-Nord représente 1 % de la population du Québec, mais contribue pour 2,2 % du produit intérieur brut (PIB). Est-ce qu’on pourrait finalement obtenir le 200 M $ par année qu’on réclame pour finir la 138 jusqu’à Blanc-Sablon pour ouvrir la voie d’échanges commerciaux avec notre principal voisin Terre-Neuve-et-Labrador ? On veut occuper le territoire de façon dynamique, on veut que notre gouvernement qui se dit économique nous donne un engagement sans équivoque et une réponse favorable à notre demande. Ce qu’on veut c’est un plan d’affaires et un investissement pour la Côte-Nord. »

Alliés autochtones

Des représentants autochtones ont aussi pris la parole, dont Guy Bellefleur de la communauté innue de Pakua Shipu qui a dénoncé l’absence d’un lien routier. « Ce n’est pas le temps d’être malade le soir, parce qu’il n’y a pas de route ni d’aéroport pour une évacuation médicale, c’est l’armée qui bien souvent vient chercher les malades à l’aide d’un hélicoptère. On fait des annonces depuis des années, où est passé l’argent ? On apprend qu’il va y avoir du déboisement. Quand je conduis une motoneige, je peux la conduire les yeux fermés parce qu’il n’y a pas de forêt. On demande au gouvernement du Québec de mettre les sommes nécessaires pour une cause, désenclaver les communautés de la Basse-Côte-Nord et travailler ensemble afin de développer les ressources qui sont là et les mettre en valeur. C’est ce qu’on veut faire, tout le monde va en bénéficier. Les gens d’ici méritent l’obtention d’une route. »

Appui total

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, parle d’un appui total et sans réserve à cette démarche et évoque la solidarité entre les Premières Nations et les Québécois dans ce dossier particulier. « Les gens sont tannés d’atterrir ou d’amerrir, c’est le temps d’avoir le choix et de ne pas dépendre d’horaires précis déterminés par d’autres. Il y a trop longtemps qu’on parle de la 138, il faut passer à l’action. Les Premières Nations sont étroitement associées à cette démarche pour plusieurs raisons : faire la promotion d’un esprit de collaboration entre les municipalités et nos communautés à l’échelle du Québec et le prolongement de la 138 est un bel exemple. L’absence de route contribue à créer des situations extrêmement précaires dans le domaine de la santé et à une problématique de logement. Une route permettrait de diminuer les coûts astronomiques au niveau de l’habitation. Comment se fait-il que la route pour se rendre à la Baie-James soit totalement asphaltée sur toute sa longueur pour une population de 450-500 personnes, soit beaucoup moins de monde qu’en Basse-Côte-Nord, la seule région du Québec, à l’exception du Nunavik et de Schefferville, qui n’est pas reliée par un réseau routier. Nos communautés demandent simplement d’avoir accès à une route qui leur permet de s’épanouir. »

Partager

Publié le 15 avril, 2019, dans la publication : Numéro_07 Volume 37

  • Autochtones
  • Basse-Côte-Nord
  • Côte-Nord
  • Désenclavement
  • Élus nord-côtiers
  • Innus
  • Premières nations
  • Québec
  • Route 138
  • Trans-Québec-Labrador
  • Transports

Publié sur le site le 15 avril 2019

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Rapprochement interculturel

Gastronomie innue à l’honneur

par Éric Cyr

Légende : Le cuisinier Alfred McKenzie et sa complice Annette Vollant présentent leurs créations culinaires inspirées des traditions innues.

Le cuisinier innu Alfred McKenzie était de passage au complexe de Minerai de fer Québec (MFQ) à Fermont, à la fin décembre, répondant à l’invitation de cette dernière, qui emploie un certain nombre d’Innus, dans le cadre d’une exploration de saveurs du terroir de ce peuple autochtone de la taïga et de la toundra. Il était accompagné de sa femme, Annette Vollant, également cuisinière qui l’assistait dans la préparation et la présentation des hors-d’oeuvre.

Voyage gustatif

L’artiste culinaire a offert aux convives, dirigeants, travailleurs et entrepreneurs de cette société plusieurs dégustations de produits alimentaires traditionnels et raffinés. L’activité visant le rapprochement culturel s’est échelonnée sur une période de quatre jours pour permettre à un maximum de participants de profiter de cette expérience gustative. Afin de vivre pleinement cette aventure, un contenu visuel et musical d’artistes innus contribuait à agrémenter l’atmosphère.

Stimuler les papilles

Le passionné cuisine depuis plus d’une trentaine d’années et son approche s’inspire des traditions transmises par ses aïeux et de produits culinaires qui remontent à l’époque où son peuple nomade assurait sa subsistance en s’adonnant à la chasse et à la pêche sur un vaste territoire. Son exploration s’oriente du canard et de l’outarde (bernache) au caribou et au castor jusqu’aux petits fruits des champs ou cueillis dans les bois. Alfred McKenzie fait fumer de la viande de gibier et du poisson à l’aide de branches d’épinette. « J’évite d’utiliser des épices afin de ne pas masquer l’agencement et les saveurs des aliments. J’essaie de conserver le goût d’origine et de perpétuer les recettes de mes ancêtres. » Gourmets et gourmands ont pu faire bonne chère et se sont délectés du menu composé de différents mets préparés par celui qui considère que le garde-manger traditionnel amérindien, c’est la forêt et les lacs.

Leur fille étudie actuellement l’art culinaire en Belgique.

Les Innus étaient jadis nommés Papinachois par les missionnaires jésuites et Montagnais par les explorateurs européens.

 

Partager

Publié le 21 janvier, 2019, dans la publication : Numéro 1 Volume 37

  • Amérindiens
  • Art culinaire
  • Autochtones
  • Cuisine
  • Gastronomie
  • Innus
  • Premières nations
  • Terroir
  • Traditions innues

Publié sur le site le 21 janvier 2019

  • Publication précédente
  • Prochaine publication

Innus contre Rio Tinto IOC

Une nation autochtone, une minière et trois gouvernements

par Éric Cyr

Source photo : Éric Cyr

La saga se poursuit et se complexifie dans le dossier de la poursuite de 900 M $ intentée par des Innus contre la minière IOC dont l’actionnaire principal est Rio Tinto. La Cour suprême du Canada a accepté, le 15 novembre dernier, d’entendre l’appel du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador qui conteste une décision de la Cour supérieure du Québec et de la Cour d’appel du Québec.

Frontière artificielle

Les Premières nations innues de Uashat mak Mani-utenam (Sept-Îles) et de Matimekush-Lac-John (Schefferville) sont déçues de la décision rendue par la Cour suprême du Canada qui a accepté d’entendre un appel de Terre-Neuve-et-Labrador sur la compétence des tribunaux du Québec dans le cadre de cette poursuite après que les plus hautes instances judiciaires québécoises avaient statué qu’elles détenaient le pouvoir de légiférer sur les mines qui se trouvent à la frontière du Québec et du Labrador et donné gain de cause aux Innus. Le gouvernement terre-neuvien et labradorien soutient que « les tribunaux du Québec n’ont pas la compétence pour se prononcer sur des activités et des terres allant au-delà des limites territoriales de la province. » Il y aura donc une audition devant le plus haut tribunal canadien afin de déterminer si les tribunaux québécois peuvent juger de la question de la violation des droits des Innus à la frontière du Labrador.

Conviction et détermination

Les Innus sont déterminés à aller jusqu’au bout pour faire valoir leurs droits constitutionnels.

« Nous demeurons convaincus que notre capacité d’obtenir réparation pour les violations de nos droits par Rio Tinto IOC ne s’arrête pas là où ont été fixées les frontières provinciales. Cette décision renforce notre désir et notre détermination de nous assurer que cette minière soit confrontée à ses actions et à la violation systématique de notre territoire et de nos droits au cours des 70 dernières années » a déclaré le chef de Uashat mak Mani-utenam, Mike McKenzie.

Il s’agit de la seconde fois qu’une question procédurale dans le cadre de cette poursuite historique contre la minière et déposée à la Cour supérieure du Québec en 2013 par les Innus se rend jusqu’à la Cour suprême fédérale. Rio Tinto IOC a subi un revers la première fois alors qu’elle demandait aux tribunaux de mettre fin à la procédure contre elle prétendant que les Innus devaient poursuivre les gouvernements et non une entreprise privée.

Rancœur et ténacité

« Il s’agit d’un nouveau délai pour nos peuples qui attendent que cette compagnie nous respecte, et ce, depuis le début des opérations de Rio Tinto IOC chez nous en 1950 », a ajouté le chef de Matimekush-Lac-John, Tshani Ambroise. Son prédécesseur, Réal McKenzie confiait en 2014 que le temps où les entreprises pouvaient indûment exploiter le territoire sans tenir compte du fait que ce peuple en est aussi propriétaire est révolu et que bien que les gouvernements aient joué un rôle décisif en autorisant le mégaprojet minier sans leur consentement, ce n’est pas un projet public et ce sont des investisseurs privés qui ont fait ce choix sans se soucier des peuples innus qui habitaient ce territoire depuis des temps immémoriaux : « Ce ne sont pas les gouvernements qui ont procédé à la discrimination raciale contre les employés innus d’IOC, qui ont expulsé nos enfants, nos femmes et nos aînés de leur propre territoire natal pour faire place aux mines d’IOC. Et ce ne sont pas les gouvernements qui ont amassé des milliards de profits en détruisant et en contaminant notre territoire en quête de nos richesses minérales, c’est IOC/Rio Tinto. C’est donc à IOC/Rio Tinto de prendre ses responsabilités. »

Le litige opposant les deux communautés innues et la minière IOC progresse, mais est loin d’être réglé. L’entreprise IOC, qui a extrait et vendu près d’un milliard de tonnes de fer provenant de ses mines de Schefferville avant de cesser ses activités localement, fait bande à part puisque c’est la seule minière de la région qui n’a jamais conclu d’entente avec les Innus incluant dans le cas de ses opérations de Labrador City.

Partager

Publié le 17 décembre, 2018, dans la publication : Numéro 21 Volume 36

  • Cour supérieure du Québec
  • Cour suprême du Canada
  • Innus
  • Labrador City
  • Labrador Ouest
  • Minière IOC
  • Premières nations
  • Rio Tinto
  • Schefferville
  • Terre-Neuve-et-Labrador

Publié sur le site le 17 décembre 2018

  • Publication précédente
  • Prochaine publication
Journal le Trait d'Union du Nord
  • Contactez-nous
  • Devenez membre
  • Annoncer avec nous
  • Le journal
  • L’Équipe
  • Historique
  • Distinctions
  • M’inscrire à l’infolettre

Le journal est membre :

  • de l'Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ) et
  • du Conseil de la culture et des communications de la Côte-Nord (CRCCCN).

La conception de ce site Web s'inscrit de dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan culturel numérique du Québec (www.culturenumerique.mcc.gouv.qc.ca)

 

Le média écrit aimerait remercier tous ceux qui nous ont soutenus au cours des années et qui contribuent à la pérennité de ses activités :

  • Culture et Communications Québec
  • Association des médias écrits communautaires du Québec (AMECQ)
  • MRC de Caniapiscau
  • Ville de Fermont
  • ArcelorMittal Exploitation Minière Canada
© Journal le Trait d'Union du Nord, Tous droits réservés.
Conception mamarmite
Nous utilisons des cookies pour vous garantir la meilleure expérience sur notre site web. Si vous continuez à utiliser ce site, nous supposerons que vous en êtes satisfait.OKPolitique de confidentialité