Imposition fédérale
La Côte-Nord pénalisée
par Éric Cyr
Le Bloc québécois (BQ) dénonce le manque de formation des employés fédéraux qui travaillent à l’Agence de revenu du Canada (ARC) en ce qui a trait aux déductions fiscales relatives aux régions éloignées comme la Côte-Nord, ce qui entraîne constamment et de façon récurrente des méandres administratifs inutiles pour un très grand nombre de contribuables qui produisent de toute bonne foi leurs déclarations d’impôts sur le revenu comme ceux de Fermont et de Schefferville.
La députée de Manicouagan, Marilène Gill, affirme que la Côte-Nord est désavantagée par l’ARC en raison de son éloignement, que le gouvernement fédéral ne comprend pas la réalité des Nord-Côtiers et que ceux-ci en subissent les désagréments. Selon l’élue de la formation indépendantiste, les agents de l’ARC ne sont pas formés pour répondre aux besoins et aux déductions fiscales particulières qui s’appliquent à la Côte-Nord, notamment en ce qui a trait à la déduction pour les voyages des résidents de régions éloignées.
« Lorsque les citoyens nord-côtiers réussissent à joindre l’ARC, après un temps d’attente trop souvent démesuré, les agents, bien qu’ils soient bien intentionnés, n’ont pas de connaissances spécifiques concernant les déductions fiscales auxquelles les Nord-Côtiers ont droit. Évidemment, des erreurs dans le traitement de leurs demandes s’en suivent et ce sont les contribuables qui écopent, n’ayant pas accès à des montants d’argent qui leur sont pourtant dus. Nous sommes pénalisés, encore une fois, en raison de la méconnaissance des réalités de notre milieu », explique la députée du Bloc québécois.
« La déduction pour les voyages des habitants de régions éloignées est un exemple flagrant. Le gouvernement fédéral offre une déduction d’impôts pour venir en aide aux citoyens qui doivent quitter leur village par avion pour obtenir des soins médicaux, par exemple. Or, au lieu de calculer la déduction sur la totalité du prix du billet d’avion, l’ARC a instauré le concept de « ville désignée la plus proche ». Ce faisant, lorsque cela correspond à la possibilité la moins chère, l’ARC calcule la déduction en fonction d’un hypothétique déplacement vers cette localité, qui ne correspond à aucune réalité concrète, ou même géographique. Par exemple, la ville désignée pour une personne qui partirait de l’aéroport de Blanc-Sablon en Basse-Côte-Nord est St-John, à Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui est absolument aberrant. Le concept de ville désignée la plus proche ne sert donc qu’à faire économiser de l’argent à Ottawa aux dépens des contribuables sans tenir compte des frontières géographiques même celles du Québec », mentionne la politicienne bloquiste.
« Le gouvernement fédéral place les Nord-Côtiers dans un dédale administratif alors que leur demande est pourtant simple : être compris et avoir droit à ce qui leur revient. Le calcul de déduction pour les voyages des habitants de régions éloignées devrait donc être fait selon le véritable trajet effectué et non en se basant sur des données fictives qui ne représentent que du vent pour nous. Vous pouvez compter sur moi pour exprimer notre voix et faire entendre raison au gouvernement fédéral », conclut Mme Gill.