Rio Tinto IOC
La grève est déclenchée
par Éric Cyr
Les travailleurs de la minière Rio Tinto IOC au Labrador ont déclenché la grève le 27 mars dernier à minuit. Un vote de grève à 91,1 % pour les syndiqués de la plus importante section locale des Métallos/Steelworkers de Rio Tinto IOC, la section 5795 à Labrador City dont les membres semblent déterminés à en constater les commentaires sur la page Facebook du syndicat USW 5795 : « En route vers la barrière, frères et sœurs. » Les employés d’entrepôt de la section locale 6731 de Labrador City ont aussi voté pour la grève à 93 %.
Immédiatement après le vote, les grévistes étaient déjà très nombreux sur le piquet de grève à l’entrée de la mine au Labrador Ouest avec leurs pancartes. Au moment de mettre sous presse, les syndiqués de Sept-Îles au Québec devaient aussi voter sur les offres, mais ils n’ont pas le droit de grève (ou de lockout) avant la mi-avril, car le chemin de fer et le port relèvent de la juridiction fédérale et ils doivent d’abord s’entendre sur les services essentiels. Ils devraient logiquement emboîter le pas et rejoindre le mouvement fortement majoritaire si rien ne change.
Contexte
Le contrat de travail des employés de la minière Rio Tinto IOC est échu depuis le 28 février dernier. Les négociations pour le renouvellement de la convention collective ont à nouveau achoppé alors que les pourparlers ont été rompus pour la troisième fois entre le Syndicat des Métallos et l’entreprise, le 24 mars dernier après seulement 24 heures de discussions. La grève qui avait été évitée jusqu’à présent revient donc à l’ordre du jour pour les plus de 1700 travailleurs syndiqués de la compagnie minière à Sept-Îles sur la Côte-Nord et à Labrador City au Labrador qui avaient voté dans une majorité écrasante à plus de 99 % pour un mandat de grève à utiliser au moment opportun.
Conflit de travail annoncé
La grève qui avait été repoussée de justesse après que la compagnie ait soumis une nouvelle proposition le 21 mars dernier, annulant le plébiscite qui devait avoir lieu à ce sujet, va donc finalement se produire puisque l’offre « finale » déposée par IOC ne satisfait pas le Syndicat qui a rejeté les offres patronales. Le président de la section locale 5795 à Labrador City, Ron Thomas a écrit à ses membres sur la page Facebook USW 5795 : « Votre comité de négociations a reçu une offre finale de la compagnie que nous ne pouvons accepter. »
Facebook avant les travailleurs
La minière a dévoilé sur les réseaux sociaux une partie du contenu de sa dernière proposition qui devait être transmise aux travailleurs lors d’assemblées à Sept-Îles et à Labrador City, notamment en ce qui a trait à une éventuelle bonification de sa contribution déterminée au régime de retraite, avant qu’elle ne leur soit acheminée par le Syndicat suscitant la grogne de plusieurs syndiqués. Cette information partielle et tendancieuse se retrouve (en anglais seulement, double manque de respect) sur la page Facebook Iron Ore Company of Canada/Compagnie minière IOC, ce qui a choqué le porte-parole sept-îlien des Métallos, Dany Maltais qui a fermement dénoncé cette façon de faire peu cavalière qui ne respecte ni le processus normal ni les travailleurs. Ce dernier affirme que le Syndicat considère que cette publication ne reflète pas l’offre déposée par l’employeur, mais est plutôt destinée à mettre en valeur quelques éléments isolés qui font l’affaire de l’entreprise qui tente de redorer son blason.
Rio Tinto qui est copropriétaire de l’aluminerie ABI de Bécancour doit déjà gérer un lockout qui y sévit depuis le 11 janvier dernier et qui affecte 1030 syndiqués métallos.