Mine du lac Bloom
Petit train va loin…
par Éric Cyr
La minière Champion a récemment fait l’acquisition d’une flotte de 735 wagons destinés au transport de minerai de fer en provenance de ses installations de la mine du lac Bloom près de Fermont jusqu’au terminal minéralier de Pointe-Noire à proximité de Sept-Îles. C’est la firme Société de voitures de chemin de fer du Lac Bloom, dont Champion est propriétaire, qui a procédé à l’achat de ces véhicules ferroviaires spécialisés conçus spécifiquement pour le transport de minerai.
Les wagons, qui appartenaient auparavant à la Canadian Iron Ore Railcar Leasing, ont été cédés à Champion pour 40,4 millions de dollars canadiens (30,1 M$ US) et permettront d’acheminer la production de fer extraite de sa mine de Fermont via un embranchement ferroviaire déjà existant de 31,9 km incluant une boucle vers le chemin de fer QNS&L au Labrador jusqu’au port de Sept-Îles afin d’être transbordée puis exportée à l’étranger à bord de navires-minéraliers. Selon le président-directeur général de Champion, Michael O’Keeffe, cette importante transaction est une étape logique et un jalon de plus vers la reprise de l’exploitation de la mine du lac Bloom après qu’une étude de faisabilité, démontrant la rentabilité et la longévité de ce gisement, a été rendue publique à la mi-février. Celui-ci confie que d’importants bénéfices stratégiques et économiques favorisant le recommencement des activités au lac Bloom découlent de cet achat qui constitue selon lui une phase majeure vers une remise en service des installations.
En quête de financement
Champion prévoit amorcer dès cet été les travaux préparatoires à la relance des activités de la mine du lac Bloom et est actuellement à la recherche de financement pour accélérer le processus de redémarrage. L’entreprise doit encore courtiser des promoteurs afin de réunir 286 millions de dollars additionnels, 41 millions de moins que le montage financier précédent, pour assurer la vitalité du projet qui créerait 480 emplois et s’échelonnerait sur plus d’une vingtaine d’années. Le chef des opérations récemment nommé, David Cataford, explique que c’est un bon défi puisque certains investisseurs sont quelque peu frileux malgré la remontée des prix du fer qui a bondi à la fin 2016 et qui maintient sa progression. Il confie que la récente étude de faisabilité démontre pourtant que le projet est rentable dans un marché oscillant entre 50 et 60 $ US la tonne. Même si les installations et les équipements sont en veilleuse et que la minière ne vend pas de minerai de fer pour l’instant, elle dépense tout de même 1,25 million de dollars par mois pour maintenir ses infrastructures intactes et respecter les normes environnementales en attendant la réouverture anticipée. M. Cataford confie que tous les efforts convergent vers la recherche de financement destinée à assurer le rétablissement des activités.
Québec, qui est propriétaire de la mine du lac Bloom à 36,8 %, a grandement contribué à stimuler la vitalité du projet et pourrait éventuellement réinvestir afin de donner un coup de pouce supplémentaire destiné à faciliter un retour sur les rails de la mine.