Mine du lac Bloom
Un redémarrage hâtif et très attendu
par Éric Cyr
L’entreprise Champion Iron a relevé plus tôt que prévu le défi qu’elle s’était fixée par le biais de sa filiale Minerai de fer Québec (MFQ) avec la relance des activités de la mine de fer du lac Bloom, le 16 février dernier. Le premier convoi ferroviaire contenant 16 500 tonnes métriques de concentré de fer est parti du site minier situé à proximité de Fermont, le 22 février, en direction de Sept-Îles via le chemin de fer Quebec North Shore and Labrador (QNS&L).
Sur les rails
Cette procession de wagons illustre que la reprise des activités de cette deuxième mine en territoire fermontois est bel et bien amorcée. La direction de l’entreprise a réussi à réaliser cet exploit tout en respectant les délais et le budget anticipé. Cette première caravane d’acier représente une étape tangible vers la réalisation du plein potentiel de la mine en vue de devenir un fournisseur majeur de minerai de fer de haute qualité sur les marchés mondiaux. La relance a été favorisée par l’optimisation du circuit de séparation destiné à améliorer concrètement le taux de récupération du minerai. La quantité transportée démontre sans équivoque que MFQ a réussi à atteindre cet objectif important.
Nouvelle ère de prospérité
Selon le président et chef de la direction de MFQ et de Champion, Michael O’Keeffe : « Le premier train représente une réalisation majeure et a été rendu possible grâce à l’engagement de tous les intervenants, y compris la communauté locale et le soutien du gouvernement [du Québec]. J’aimerais saluer l’excellent travail de tous les employés et entrepreneurs qui ont contribué à cette belle réussite. Cela confirme que nous avons été capables de produire un concentré de fer de haute teneur de qualité exceptionnelle, comme le souligne l’étude de faisabilité de la mine. De plus, non seulement nous respectons l’échéancier et le budget prévus, mais étant donné que les prix actuels du minerai de fer de 78 $ américain par tonne métrique pour une teneur de 62 % de fer sont substantiellement plus élevés que les estimations de 56 $ US que nous avons utilisées dans notre planification, nous dépassons déjà les prévisions. C’est un résultat remarquable. »
Selon le chef de l’exploitation, David Cataford, l’objectif est d’atteindre un train quotidien en partance de Fermont à compter des prochaines semaines, ce qui est réaliste puisque MFQ envisage de produire 6 millions de tonnes de minerai de fer dès cette année, plus que ce que son prédécesseur Cliffs n’a jamais produit localement. Les premiers chargements maritimes sur des minéraliers devraient être expédiés en avril prochain à partir du nouveau quai multi-usager du port de Sept-Îles. La totalité de la production annuelle de la mine a déjà trouvé preneur par le biais du géant suisse Glencore et de la nippone Sojitz qui s’en sont portés acquéreurs.
Une formule gagnante
La mine du lac Bloom est dotée d’une boucle ferroviaire comportant un tronçon de 31,9 km et d’un accès aux marchés internationaux par l’entremise d’installations ferroviaires et portuaires existantes. Elle dispose de plus de 735 wagons spécialisés pour le transport du minerai de fer et la stratégie logistique de MFQ lui assure un accès à long terme à certains des plus grands consommateurs au monde de son produit grâce à des ententes de transport avec Chemin de fer QNS&L et la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire (SFPPN) près de Sept-Îles qui entreposera sa production avant son expédition par bateaux. Les réserves de minerai de cette mine, qui pourrait devenir l’une des principales mines de fer de longue durée de la région, sont évaluées à 411,7 millions de tonnes et son exploitation devrait s’échelonner sur une période d’une vingtaine d’années. MFQ a déjà engagé 400 professionnels du secteur minier, employés de soutien et entrepreneurs, et vise ultimement à embaucher 450 personnes au lac Bloom.