Course d’endurance à motoneige
Le retour attendu de Cain’s Quest tombe à l’eau
par Éric Cyr
La plus longue course d’endurance à motoneige, la Cain’s Quest, un titre que revendique aussi la Iron Dog en Alaska aux États-Unis, a gagné en popularité depuis sa création en 2006. L’épreuve sportive biennale est reconnue comme ayant l’un des parcours les plus difficiles au monde. Le départ et l’arrivée de l’événement se font à Labrador City.
Le nombre de coureurs a malheureusement diminué après une annulation en raison de la pandémie en 2022. Qu’à cela ne tienne, une trentaine d’équipages composés de deux motoneigistes expérimentés a relevé ce défi biennal d’envergure, nécessitant une préparation de longue haleine, en s’alignant au départ de cet affrontement de calibre international qui s’échelonne sur un itinéraire de 3100 kilomètres à travers le vaste territoire du Labrador, le 4 mars dernier.
Les participants ont franchi le fil de départ de l’édition de 2023 qui s’est effectué sur le lac Tanya. Ils ont enfourché leurs bolides rugissants, mais tous n’ont pas réussi à terminer le trajet dont le degré de difficulté est très rehaussé et qui exige une détermination, une discipline et une ténacité exemplaires. Cette année, les athlètes provenaient tous du Canada et étaient exclusivement originaires du Québec et de Terre-Neuve-et-Labrador à l’exception d’un motoneigiste de Kitimat, en Colombie-Britannique, et d’un autre coureur de Fort McMurray, en Alberta, ainsi que d’une équipe finlandaise, Wild Nordic Finland, dont les coéquipiers sont de la région d’Ostrobotnie du Nord, situé juste au-dessous de la Laponie, soit de la petite station de sports d’hiver d’Iso-Syöte et de la ville de Pudasjärvi au nord de la Finlande en Europe.
Délégation des Premières Nations
Plusieurs représentants autochtones incluant des Cris (Chisasibi et Mistissini, Nord-du-Québec), des Innus (Matimekush-Lac John, Schefferville, Côte-Nord ainsi que Natuashish et Sheshatshiu, Labrador), des Naskapis (Kawawachikamach, Schefferville, Côte-Nord) et des Inuits (Kuujjuaq, Nunavik, Nord-du-Québec), se sont aussi élancés vers la grande aventure sur des sentiers non damés à travers les régions sauvages du Labrador où ils ont pu mettre à l’épreuve leur courage et leur débrouillardise. De nombreuses difficultés attendaient les athlètes endurcis qui ont dû affronter les caprices de dame nature durant leur parcours rempli d’embûches naturelles.
Avant de prendre part à Cain’s Quest et en symbole de solidarité, certains motoneigistes autochtones ont été rendre visite à leurs confrères de l’Expédition des Premières Nations dans la ville voisine de Fermont, le 2 mars.
Représentation féminine
Aucune participante n’était inscrite à cette compétition dominée par les hommes. Coreen Paul, originaire du Labrador et habitant au Nouveau-Brunswick, qui était auparavant la seule femme motoneigiste à avoir terminé l’épreuve en 2012 partage aujourd’hui cet exploit avec sa coéquipière de l’édition de 2020, l’Américaine originaire de l’Alaska, Rebecca Charles, avec qui elle a pris l’alignement de cette année-là au sein de la première équipe féminine à avoir complété le très difficile circuit enneigé.
Annulation et déception
La course a malheureusement été annulée à mi-parcours, le 7 mars, à cause de la pluie et de la fragilité de la nappe de glace de mer. En route vers un point de contrôle à Port Hope Simpson à plus de 900 km du départ, un membre de l’équipage finlandais s’est retrouvé dans l’eau glacée. Heureusement, il s’en est sorti indemne.