Haute fonction publique
Un sous-ministre adjoint originaire de Fermont
par Éric Cyr
L’ancien Fermontois Daniel Roussy a été nommé, le 12 novembre dernier, sous-ministre adjoint délégué du secteur des services juridiques au Bureau du Conseil privé (BCP) à Ottawa, un comité indépendant du cabinet fédéral qui gère les procédures de décision au sein du conseil des ministres et assure la coordination entre les ministères.
Le BCP, le plus haut organe de la fonction publique fédérale, est le secrétariat du Conseil privé et du cabinet chargé de conseiller de manière impartiale le premier ministre par des conseils objectifs neutres basés sur l’expertise de la fonction publique et en concertation avec les ministères des différents paliers de gouvernements. Le BCP ne manifeste aucun parti pris contrairement au cabinet du premier ministre qui regroupe des collaborateurs politiques du chef du gouvernement. Un autre volet de son mandat est la direction de la fonction publique : il coordonne le travail des ministères et agences du gouvernement du Canada et prépare les nominations des hauts fonctionnaires. Son portefeuille comprend aussi le ministre des Affaires intergouvernementales, le leader du gouvernement à la Chambre des communes et le ministre des Institutions démocratiques. Dirigé par le greffier, qui porte depuis 1940 la désignation de secrétaire du cabinet, le ministère du premier ministre aide le gouvernement à réaliser sa vision, ses objectifs et ses décisions avec efficacité. Le BCP est l’un des plus anciens et plus importants organismes centraux du gouvernement du Canada.
Expérience fermontoise
Selon monsieur Roussy, dont le père d’origine gaspésienne était conducteur de grues mobiles à la mine du Mont-Wright à l’époque où cette dernière était exploitée par la compagnie minière Québec Cartier, cette nomination est quelque peu reliée à son expérience dans la ville nordique qui a marqué son enfance de façon positive : « Je me souviens d’une formation que j’ai suivie en leadership dans le cadre de ma carrière. J’y ai appris que l’endroit où l’on grandit façonne en grande partie notre tempérament et développe nos aptitudes. Fermont constitue selon moi un microcosme particulier et en quelque sorte un laboratoire expérimental qui m’a permis de ne pas avoir peur de l’inconnu, d’expérimenter et de développer un esprit innovateur. Nous avions à l’époque accès à tous les outils modernes nécessaires à assurer notre plein potentiel : des ordinateurs à l’école, des infrastructures sportives avant-gardistes, une bibliothèque bien garnie que je fréquentais souvent, car Internet n’existait pas encore. Nous devions aussi apprendre à bien communiquer de façon claire et précise puisque la distorsion d’un message amplifiée par le phénomène du téléphone arabe pouvait parfois s’avérer problématique dans ce petit milieu isolé. »
Daniel Roussy a obtenu un baccalauréat en droit à l’Université d’Ottawa où il a suivi une formation juridique en Common Law et en droit civil du Québec avant de compléter un diplôme supérieur d’études en gestion de l’administration publique de l’Université du Québec – École nationale d’administration publique. Il a aussi étudié au Harvard Kennedy School à Cambridge au Massachusetts aux États-Unis. Il était, jusqu’à sa récente nomination, directeur général et avocat général principal des services juridiques d’Affaires mondiales Canada – le ministère des Affaires étrangères. Auparavant, il a aussi occupé le poste de sous-directeur exécutif et avocat général au secteur des affaires juridiques du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) et a occupé diverses fonctions au ministère de la Justice du Canada notamment aux services juridiques de Pêches et Océans Canada et à Emploi et Développement social Canada. Demeurant maintenant à Gatineau, il célèbrera sous peu ses 25 ans de mariage avec sa conjointe Gillian avec qui ils sont parents de cinq enfants.