Arts martiaux
Krav-Maga à Fermont
par Éric Cyr
Un séminaire intensif de Krav-Maga militaire a été offert au chalet de service de Fermont, les 6 et 7 mars derniers, par l’instructeur Michel Talbi, un ancien soldat aux opérations spéciales (OSS) de l’armée française spécialiste des techniques de combat rapproché et du corps-à-corps.
Garde rapprochée, protection de dignitaires et aguerrissement de survie dans le désert du Sahara n’ont pas de secrets pour celui qui a pris sa retraite après 20 ans de loyaux services, dont sept ans comme parachutiste au sein des forces spéciales, et qui est déjà intervenu dans des prises d’otages. Arrivé en France avec sa famille après la guerre d’Algérie, la ceinture noire de karaté qui a fait partie de l’équipe de France et pris part à des championnats en karaté militaire est un ancien commando de la légion étrangère. Il a aussi travaillé au service de protection des ambassades de France et a pris part à plusieurs théâtres d’opérations dans divers pays : de Manaus en Amazonie au Brésil jusqu’au désert de Djibouti ainsi qu’à Bangui en République centrafricaine, au Tchad et à Sarajevo en ex-Yougoslavie.
Très accessible, ce dernier, qui pratique le Krav-Maga depuis 1987, a suivi des stages en Israël et à Kiev en Russie. Il offrait un séminaire de deux jours dans cette discipline, classée secret défense par l’armée israélienne jusqu’en 1967. L’expert donnait des exemples concrets inspirés de son vécu, mais misait aussi surtout sur des exercices de désarmement à l’aide d’instruments comme des couteaux et des armes en caoutchouc afin de bien faire comprendre aux élèves les principes et l’application pratique des différentes techniques à privilégier en cas de situations de légitime défense. Le combattant dispose de six armes naturelles : paume de la main, poing, pointe des pieds, doigts, coude, genou et pied, et doit connaître les quatre cibles de l’agresseur potentiel : les yeux, la zone nez-bouche-menton, la gorge et les parties génitales y compris chez les femmes. « Il s’agit de faire un survol très rapide de l’environnement puis d’agir vite sans réfléchir afin de maîtriser l’arme de l’adversaire et d’éviter une fatalité, la nôtre. C’est une question de survie. »
Bref historique
Le Krav-Maga, qui signifie littéralement combat au corps-à-corps sans arme en hébreu, est une méthode simple et efficace d’autodéfense et d’entraînement physique inventée et développée par un athlète juif, Imi Lichtenfeld, afin de se protéger des groupes fascistes et antisémites. Ceux-ci apparaissent en Europe de l’Est avec la montée du nazisme alors qu’il grandit à Bratislava en Tchécoslovaquie (aujourd’hui Slovaquie), région dirigée à l’époque par la monarchie austro-hongroise sous l’influence de la culture germanique. Durant cette période, il participe à d’innombrables affrontements et combats de rue contre des agresseurs racistes. Ce dernier, qui a échappé aux nazis avant de les combattre au sein de la légion tchèque commandée par l’armée britannique, émigre en Israël après la guerre.
Il y élabore cette technique de façon plus approfondie et entraîne personnellement les meilleurs combattants des unités d’élite d’Israël incluant le Mossad et les services secrets israéliens durant sa carrière militaire, avant de la rendre accessible à un plus vaste public après avoir quitté l’uniforme en 1964.
L’organisateur de l’événement, Fred Tremblay est très satisfait et souhaite éventuellement renouveler l’expérience.