Transport aérien régional
Le Parti québécois et la CSN unissent leurs voix
par Éric Cyr
Au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue, le 15 février dernier, à l’Assemblée nationale, la Conférence des syndicats nationaux (CSN), de concert avec le Parti québécois, a pressé le gouvernement du Québec de soutenir la coopérative de transport aérien régional (TREQ), un projet qui permettrait d’améliorer le service aérien en région, de réduire les tarifs et de rétablir la concurrence sur les vols intérieurs.
L’appel de la CSN, appuyé par le Parti québécois, fait écho à la pétition déposée la semaine précédente à l’Assemblée nationale par le par le chef parlementaire et porte-parole du Parti québécois en matière de transports, le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, qui a récolté 4561 signatures. L’élu péquiste ne compte plus les sorties qu’il a faites pour demander au gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) de préciser ce qu’il entend mettre en avant pour améliorer la fiabilité, l’accessibilité et, surtout, pour assurer la pérennité des services aériens dans les régions du Québec. « Les citoyens des régions attendent avec impatience le plan de relance depuis près d’un an et demi, ça suffit ! Ce n’est pas exagéré ni prématuré de dire que dans ce dossier, la CAQ est aux abonnés absents; si elle souhaite agir, c’est maintenant ! Le transport aérien régional a besoin d’un signal fort, les pistes de solution sont connues et le projet TREQ en fait partie », a déclaré avec conviction le politicien madelinot.
Le leader parlementaire du Parti québécois, le député de René-Lévesque, Martin Ouellet, a également une nouvelle fois réclamé que le gouvernement caquiste donne enfin un appui clair et concret à la coopérative TREQ, dont le modèle novateur contribuerait à restructurer les services régionaux de transport aérien au grand bénéfice de la population. M. Ouellet soutient que le modèle d’affaires coopératif de TREQ mérite assurément d’être évalué, considéré, voire encouragé et soutenu. Selon l’élu nord-côtier, cette approche créative saurait possiblement répondre à un certain nombre de besoins, notamment en ce qui concerne la fréquence, le coût et la régularité des vols.
« Sur la Côte-Nord, TREQ a déjà obtenu l’appui d’élus, de gens d’affaires et de milliers de membres. Les gens sont mobilisés et souhaitent que le gouvernement emboîte enfin le pas ! Chez nous, le transport aérien, c’est nécessaire non seulement pour le développement économique, mais aussi pour la sécurité des citoyennes et des citoyens », a insisté Martin Ouellet.
Appuyer une initiative citoyenne
La CSN est pour sa part convaincue de la pertinence de la présence d’une coopérative régionale qui permettrait à terme d’augmenter l’offre de transport aérien, d’abaisser les tarifs souvent prohibitifs et de ramener la concurrence dans des marchés trop souvent contrôlés par des monopoles malsains pour la vitalité des régions. « La prospérité économique du Québec repose en grande partie sur le dynamisme des régions. Qu’attend le gouvernement Legault pour participer au montage financier du projet avec les autres partenaires publics et privés qui sont prêts à investir ? », a demandé la troisième vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre, qui dénonce le fait qu’actuellement le gouvernement Legault subventionne des billets vendus hors de prix. « Québec doit cesser de subventionner les transporteurs privés et appuyer une initiative citoyenne qui profitera à tous les Québécois et à toutes les Québécoises. » Cette dernière conclut : « À titre de gouvernement, Québec doit assumer sa souveraineté sur son territoire et doit aussi donner aux régions les moyens d’exploiter leur plein potentiel. Aujourd’hui, l’avion attend en bout de piste le moment du décollage. Et un seul passager manque encore à l’appel. »
Service essentiel en région
Selon la CSN, un service aérien de qualité peut apporter de nouveaux investissements en région, faciliter l’attraction et la rétention d’une main-d’œuvre de qualité et contribuer au plein essor de l’industrie touristique québécoise. Le président du Conseil central Côte-Nord-CSN, Guillaume Tremblay confie : « Les dessertes aériennes constituent des services essentiels pour les régions du Québec, ne serait-ce que pour obtenir des soins de santé spécialisés dispensés seulement dans les grands centres. C’est aussi un des moyens les plus efficaces pour freiner l’exode des populations qui prive les régions d’une partie de leurs ressources et de leurs talents. »