Crise du logement
Le gouvernement Legault en rajoute
par Ăric Cyr
LâUnion des municipalitĂ©s du QuĂ©bec (UMQ) a dĂ©noncĂ© avec vigueur la dĂ©cision du gouvernement de la Coalition avenir QuĂ©bec (CAQ) dâinterrompre des programmes utiles contribuant Ă diminuer la pression sur des citoyens Ă©prouvant des difficultĂ©s Ă se loger en pĂ©riode de pĂ©nurie de logements, le 31 mars 2025.
Au moment oĂč chaque logis compte, lâUMQ condamne et critique lâabolition des programmes RĂ©novation QuĂ©bec et RĂ©noRĂ©gion, Ă compter du 1er avril, ainsi que la prolongation de lâinterruption du programme dâadaptation de domicile, des outils pourtant trĂšs avantageux afin de lutter contre la grave carence de logements, en qualifiant la dĂ©cision du gouvernement de François Legault dâincohĂ©rence en contexte de crise de lâhabitation et dâincertitude Ă©conomique. Selon lâUMQ, ces deux premiers programmes jouent un rĂŽle essentiel en soutenant la rĂ©novation des parcs immobiliers existants, en particulier dans les secteurs rĂ©sidentiels dĂ©gradĂ©s et en milieu rural tout en apportant un soutien financier prĂ©cieux aux municipalitĂ©s et aux propriĂ©taires-occupants Ă faible revenu pour entretenir et prĂ©server leur rĂ©sidence. La cessation de ces mesures va totalement Ă lâencontre des demandes du milieu municipal visant Ă Ă©largir leur portĂ©e et Ă les rendre plus agiles. Ce choix est illogique et nuit aux impĂ©ratifs liĂ©s Ă lâinsuffisance problĂ©matique de logements qui sĂ©vit actuellement et du climat dâincertitude Ă©conomique. Ce sont les populations vivant dans des conditions prĂ©caires qui sâen trouvent pĂ©nalisĂ©es.
Abandon des plus vulnérables
Le programme dâadaptation de domicile, qui rĂ©pond Ă un besoin majeur et croissant en offrant une aide financiĂšre pour adapter les logements de personnes handicapĂ©es ou Ă mobilitĂ© rĂ©duite, est particuliĂšrement impactĂ© par cette dĂ©cision. En 2024, lâensemble des fonds avaient dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©pensĂ©s, et les municipalitĂ©s attendaient avec impatience le renouvellement de lâenveloppe budgĂ©taire. LâUMQ dĂ©plore vivement que les sommes allouĂ©es dans le Budget 2025-2026 du gouvernement caquiste ne servent quâĂ combler les arrĂ©rages des demandes dĂ©jĂ soumises, sans prĂ©voir la continuation du programme. Lâabsence de nouveau financement affecte directement le milieu de vie de personnes vulnĂ©rables et compromet leur maintien Ă domicile, notamment en rĂ©gion, oĂč cela pourrait accĂ©lĂ©rer des dynamiques de dĂ©vitalisation. LâUMQ demande au gouvernement du QuĂ©bec de renouveler rapidement le financement de ces programmes essentiels pour le bien-ĂȘtre des QuĂ©bĂ©coises et QuĂ©bĂ©cois. Il est impĂ©ratif de prendre en compte les besoins urgents des communautĂ©s locales et des citoyens les plus vulnĂ©rables. « La suspension des programmes RĂ©novation QuĂ©bec, RĂ©noRĂ©gion, et dâadaptation de domicile touche directement le milieu de vie de personnes vulnĂ©rables. Ces programmes Ă©taient trĂšs utilisĂ©s et pĂ©nalisent une fois de plus les populations vivant dans des conditions prĂ©caires. Dans un contexte de crise oĂč on ne peut se permettre de perdre un seul logement, cette dĂ©cision est particuliĂšrement prĂ©occupante », a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident de lâUMQ et maire de Varennes, Martin Damphousse.
Finances publiques et crise du logement
Lâapproche douteuse du gouvernement Legault
Le chef du Parti quĂ©bĂ©cois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon a vivement dĂ©noncĂ© la « gestion catastrophique des finances publiques » du gouvernement Legault et notamment lâabolition du programme RĂ©noRĂ©gion par la Coalition avenir QuĂ©bec (CAQ), le 1er avril 2025. Il a questionnĂ© le gouvernement, en tandem avec sa collĂšgue pĂ©quiste la dĂ©putĂ©e de Terrebonne, Catherine Gentilcore, Ă ce sujet lors de la pĂ©riode des questions qualifiant cette dĂ©cision dâĂ©conomie de bouts de chandelles en dĂ©plorant que la CAQ sâen prenne aux plus vulnĂ©rables et aux rĂ©gions.
«âJe veux quâon soit clair ici, on parle dâun programme qui vise des QuĂ©bĂ©coises et des QuĂ©bĂ©cois qui ont un salaire de moins de 30â000 $ pour des habitations dont la valeur est moins de 150â000 $, un programme qui coĂ»te Ă peine 15 millions de dollars par annĂ©e. Lorsque vient le temps dâaider la grande entreprise, lĂ , Ă coups de centaines de millions, on ne les compte pas, les milliards jetĂ©s par les fenĂȘtres, parce que ça, ce sont des ârisques calculĂ©sâ, mais, quand, cependant, on demande Ă des QuĂ©bĂ©cois plus vulnĂ©rables en situation de prĂ©caritĂ© financiĂšre de se serrer la ceinture pour des miettes, alors lĂ , il nâa pas de problĂšme Ă oublier la rĂ©alitĂ© des QuĂ©bĂ©cois, particuliĂšrement en rĂ©gion. Est-ce que la vice-premiĂšre ministre (GeneviĂšve Guilbault) peut se lever au nom de son gouvernement et reconnaĂźtre que lâabolition du programme RĂ©noRĂ©gion est une erreur, une erreur grave et malaisanteâ?â», a tonnĂ© le chef de la formation indĂ©pendantiste.Â
Madame Gentilcore a, pour sa part, tentĂ© de savoir ce que le gouvernement comptait faire dĂ©sormais que le programme est aboli. «âLe programme RĂ©noRĂ©gion, justement, rĂ©sidait dans le fait dâaider Ă faible coĂ»t des rĂ©sidences qui avaient besoin des rĂ©novations dans lâimmĂ©diat. Donc, jâaimerais vraiment entendre la ministre de lâHabitation (France-Ălaine Duranceau) expliquer pourquoi ces QuĂ©bĂ©cois-lĂ , qui sont dans une situation de vulnĂ©rabilitĂ©, se voient couper lâaide qui leur permettrait de faire des rĂ©novations urgentes, qui leur permettraient de vivre avec un minimum de dignitĂ© et nous dire ce quâelle compte faire concrĂštement, lĂ , maintenant que le programme est coupĂ©. Quâest-ce quâon va faire pour que ces citoyens-lĂ puissent vivre dans la dignitĂ©â?â»
Quant Ă lui, le dĂ©putĂ© du Parti quĂ©bĂ©cois Pascal Paradis a dĂ©noncĂ© lors dâun point de presse subsĂ©quent une attaque envers les rĂ©gions. «âCâest une grande preuve dâinsensibilitĂ© Ă la situation du logement dans les rĂ©gions, parce que souvent il nây a pas dâalternative. Les gens doivent faire ces rĂ©novations urgentes pour demeurer chez eux. Il nây a pas dâautre option. OĂč sont les dĂ©putĂ©s caquistes des rĂ©gions pour dĂ©fendre cette mesure-lĂ , qui concerne plusieurs rĂ©gions du QuĂ©becâ? Câest inexplicableâ».