Le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, a pris un engagement ferme pour le désenclavement de la Côte-Nord lors de son passage dans cette région durant la campagne électorale. Il a de plus apostrophé le premier ministre sortant, François Legault, au sujet de la construction d’un pont à Tadoussac lors du second débat des chefs orchestré par le diffuseur public Radio-Canada, le 22 septembre dernier, en confrontant le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) avec de solides arguments forçant le caquiste vers un repli défensif.
La candidate du Parti québécois dans Duplessis, Marilou Vanier, a abordé le thème du désenclavement, le 8 septembre, en mettant l’accent sur deux enjeux relatifs aux transports propres à la Côte-Nord en apportant notamment les propositions suivantes : la construction d’un pont à l’embouchure de la rivière Saguenay à Tadoussac et l’appui à la création d’une coopérative de transport aérien pour desservir adéquatement le territoire. « Personne n’a besoin d’attendre la fin d’une étude pour prendre position pour le pont à Tadoussac, sauf la CAQ. La CAQ n’est pas capable de se positionner immédiatement en faveur du projet. Je pose la question au gouvernement : quelles sont les conditions gagnantes pour que vous donniez le feu vert pour le projet du pont ? La CAQ dit on va aller de l’avant si… De mon côté, c’est un oui sans condition. Dès la fin de l’étude en cours, il faut lancer un appel d’offres pour la construction d’un pont. »
Le Parti québécois a officiellement appuyé la construction d’un pont reliant Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine lors de la tournée nord-côtière de son chef, Paul St-Pierre Plamondon, qui a été accueilli par le député sortant de René-Lévesque, Martin Ouellet, et l’aspirant député de cette circonscription, Jeff Dufour Tremblay, le 18 septembre. Selon le PQ, qui réitère sa position sans équivoque concernant l’édification d’un pont enjambant la rivière Saguenay à Tadoussac, les avantages d’un tel projet sont manifestes, tant sur le plan économique qu’environnemental, et de nombreuses études ont été menées à ce sujet donc il est plus que temps de passer à l’action pour désenclaver la Côte-Nord. Après une rencontre avec des représentants de la Coalition Union 138, les trois politiciens ne pourraient être plus convaincus de la nécessité d’une telle infrastructure.
Le candidat péquiste dans René-Lévesque, Jeff Dufour Tremblay, confie : « Jamais le projet ne m’a paru aussi nécessaire que maintenant : le manque de personnel et les ennuis mécaniques contraignent la Société des traversiers à modifier sans cesse et inopinément son offre de service, les files d’attente sont de plus en plus longues et l’économie de ma région en souffre. De plus, il ne faut pas négliger l’aspect environnemental, un traversier c’est polluant et celui entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine, qui effectue des milliers de traversées chaque année, passe à un endroit stratégique pour les bélugas. »
Du côté de la CAQ…
Selon l’agente officielle de la CAQ, Roxanne Rinfret, François Legault aurait un préjugé favorable concernant le pont et a fourni, en réponse au doute soulevé par le PQ sur ses intentions par rapport au pont, un commentaire de celui-ci à ce sujet : « J’ai toujours un préjugé favorable. J’ai de grandes ambitions pour la Côte-Nord. Ça va devenir de plus en plus important d’avoir ce pont-là ». La candidate de ce parti dans Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, assure que la CAQ est favorable au projet du pont sur le Saguenay et que la région est une priorité pour elle tout comme pour son homologue dans René-Lévesque, Yves Montigny.
Le porte-parole de la Coalition Union 138, Guillaume Tremblay, a affirmé pour sa part que le premier ministre sortant lui a confié qu’il attendait d’obtenir une étude positive avant d’aller de l’avant ou non avec ce projet. Ce positionnement est selon lui ambigu et les raisons justifiant la construction d’un pont à Tadoussac sont très nombreuses. « La nécessaire construction d’un pont à Tadoussac ne devrait pas dépendre de l’interprétation que le chef de la CAQ fera d’une étude et les critères qu’il définit comme positifs ou pas. »
Pont à Tadoussac
Le PQ dénonce, la CAQ dément…
Au diapason de leur chef, Paul St-Pierre Plamondon, les candidats du Parti québécois (PQ) sur la Côte-Nord ont dénoncé, le 23 septembre dernier, la position de la Coalition avenir Québec (CAQ) au sujet de la construction d’un pont à l’embouchure de la rivière Saguenay à Tadoussac qui a été selon eux révélée au grand public lors du débat des chefs organisé par la société d’État Radio-Canada.
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, explique qu’il existe deux différences majeures entre le projet de 3e lien Québec-Lévis de la CAQ et celui d’un pont entre Tadoussac et Baie-Sainte-Catherine qui est revendiqué par les Nord-Côtiers puisque dans le cas de l’ouvrage d’art qui surplomberait la rivière Saguenay pas moins de 14 études ont été effectuées depuis 1973 et on remet sans cesse sa construction à plus tard sans raison valable.
« L’enjeu n’est certes pas nouveau, mais le dossier n’avance toujours pas. Bien sûr, plusieurs considérations sont obligatoirement à prendre en compte, dont l’opportunité, qui a été démontrée, l’impact sur le milieu marin, la faune et la flore, l’analyse de risques, l’échéancier et l’estimation des coûts, la plus récente évaluation parle d’environ 500 M$. Pour nous, il n’y a plus de si. C’est oui ! » a affirmé le chef péquiste.
Selon les candidats du Parti québécois dans les circonscriptions de René-Lévesque, Jeff Dufour Tremblay, et de Duplessis, Marilou Vanier, la vérité concernant les réelles intentions du chef de la CAQ à ce sujet a été dévoilée. « Pendant le débat des chefs, François Legault a finalement répondu aux nombreuses questions que nous avons posées sur la position de son parti quant au pont à Tadoussac. En avouant à notre chef Paul St-Pierre Plamondon que l’étude sur le pont était effectivement négative, François Legault a admis que pour la CAQ c’est non ! », a déclaré Jeff Dufour Tremblay.
« Au Parti québécois, nous avons inclus dans notre cadre financier les sommes nécessaires à la réalisation d’un pont sur la rivière Saguenay. On ne niaise pas autour du pont. Nous venons de constater un refus de la part de Legault et de la CAQ », a ajouté Marilou Vanier. M. Dufour Tremblay poursuit : « Quand la CAQ nous dit être à l’écoute des régions, je me demande ce que signifie pour eux une région ? Le dossier le plus important pour les Nord-Côtiers, c’est le désenclavement. François Legault est-il au moins au courant ? Le désenclavement, ça passe par un pont à Tadoussac. Nous, au Parti québécois, on dit oui parce que nous sommes le vrai parti des régions ! » a fait valoir le candidat péquiste dans René-Lévesque.
La CAQ a démenti ce qui serait, selon ce parti, une interprétation erronée des paroles prononcées par M. Legault durant le second débat des chefs. Dans des propos qui ont été tenus par la suite par ce dernier afin de préciser sa pensée et qui sont rapportés par une porte-parole de la CAQ, Bénédicte Trottier Lavoie, celui-ci déclare : « J’ai de grandes ambitions pour la Côte-Nord. Il semble y avoir, de plus en plus, un consensus d’avoir ce pont sur la rivière Saguenay pour désenclaver la Côte-Nord. Je n’ai pas changé d’idée concernant le pont. J’ai toujours un préjugé favorable. »