De l’Europe vers Fermont
Une enseignante britannique fait son nid
par Éric Cyr
Le Royaume-Uni évoque des images comme la monarchie, la rose Tudor, le rituel du thé anglais, le palais de Buckingham, le pont suspendu de Londres ou le Brexit, mais pour certains Fermontois c’est plutôt une jeune assistante en enseignement, qui a participé à un échange international dans le cadre duquel elle a abouti dans la ville minière nordique, qui vient à l’esprit.
Globe-trotter
Originaire de Sandbach à proximité de Manchester dans le nord-ouest de l’Angleterre, Rhianna Stenson a étudié les langues, les relations publiques et le journalisme à l’Université de Newcastle avant de prendre part à une permutation à l’étranger dans un pays francophone. La femme de 23 ans qui adore la nature, les activités en plein air et le ski alpin a choisi le Québec comme destination. « J’ai beaucoup voyagé notamment au Canada à Revelstoke en Colombie-Britannique et au lac Louise en Alberta, ainsi qu’aux États-Unis, en Australie et en Inde, et dans la chaîne de montagnes de l’Himalaya où j’ai participé à un projet de construction d’une école, une expérience gratifiante. J’ai aussi travaillé en France dans une station de ski à Morzine dans les Alpes près de la frontière suisse. J’adore découvrir d’autres cultures, c’est excitant », confie celle qui a enseigné localement l’anglais au primaire et au secondaire dans le cadre d’un stage l’an passé et qui récidive cette année à l’école des Découvertes dans le cadre du même programme.
« Je suis tombée amoureuse de Fermont et du Québec. J’ai visité Québec, Montréal, et fait le tour de la Gaspésie durant l’été. Je me suis fait beaucoup d’amis. Je m’ennuie parfois de ma famille, mais j’aime ma vie ici. Je vais à des chalets en motoneige, j’ai fait une promenade en traîneau à chiens », explique la jeune enseignante qui termine actuellement son baccalauréat en ligne et doit se lever très tôt à cause du décalage horaire afin de suivre ses cours à distance.
«God save the queen !»
Rhianna Stenson, qui songe éventuellement à faire une demande de citoyenneté canadienne, ne s’attendait pas qu’elle aimerait autant son expérience dans le Nord québécois. En fait, elle était un peu réticente quand elle a appris qu’elle serait envoyée à Fermont à proximité du Labrador. Elle aime bien l’hiver, mais après avoir effectué une recherche sur Google, elle trouvait l’endroit quelque peu éloigné et s’imaginait qu’on l’envoyait dans une sorte de Sibérie lointaine. Elle a constaté avec un certain recul que le froid n’est pas si mordant. Quelle ne fut pas sa surprise de recevoir un accueil chaleureux, d’y découvrir des gens sympathiques et un mode de vie calme et paisible en plus d’y rencontrer en prime son copain qui travaille dans le domaine minier. Afin de captiver l’attention des élèves et de stimuler leur intérêt, cette dernière utilise parfois une méthode pédagogique particulière inspirée d’une sorte de flegme britannique teinté d’humour. « J’ai fait une blague aux enfants en leur faisant croire que la reine d’Angleterre est ma grand-mère. Le lendemain, ils m’ont demandé si c’était vraiment le cas », conclut-elle en riant.