Désenclavement de la Côte-Nord
La 138 sortira-t-elle des boules à mites?
par Éric Cyr
Questionné au sujet du prolongement de la route 138 lors de sa toute première visite sur la Côte-Nord depuis le début de son mandat en octobre 2015, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a laissé entendre durant son bref passage à Sept-Îles, le 21 mai dernier, que des annonces pourraient bientôt être faites à ce sujet, une allusion à peine voilée à un éventuel parachèvement tant espéré de ce lien routier.
Paroles en l’air ?
Il y a belle lurette que les résidents de la Côte-Nord doivent composer avec les promesses électorales non tenues des différents gouvernements qui se sont succédé tant à Québec qu’à Ottawa. Cette fois, le vent pourrait possiblement avoir tourné depuis le témoignage exemplaire de solidarité des élus nord-côtiers issus de tous les paliers gouvernementaux qui ont uni leurs voix à celles des maires du Labrador et des chefs autochtones innus afin de propulser à l’avant-plan le dossier de la 138 qui s’étire en longueur depuis plus d’un demi-siècle. En plus de la formation de cette coalition historique interprovinciale qui s’est rendue jusqu’à Ottawa en novembre dernier pour y faire valoir à l’unisson cette revendication légitime, le caucus de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a adopté à l’unanimité, en février, une résolution qui appuie le prolongement de la route 138 jusqu’à Blanc-Sablon en Basse-Côte-Nord.
Trop peu trop tard ?
Le transport est un sujet sensible qui interpelle particulièrement les Nord-Côtiers et Justin Trudeau a glissé un mot durant sa courte visite à propos de ce nouveau corridor routier qui relierait le nord-est canadien tout en assurant que le gouvernement fédéral est à l’écoute des besoins de la région.
Bonbon…
« On comprend qu’investir dans nos routes, dans les ponts, dans les infrastructures, c’est bon pour les communautés, c’est bon pour les régions, c’est bon pour la croissance économique, c’est bon pour la qualité de vie des citoyens et des travailleurs et donc on est en train de travailler avec la province (Québec) et on espère avoir quelque chose de bon à dire très bientôt sur la route 138. On est là pour investir dans les infrastructures nécessaires. » Il ne lui reste maintenant qu’à passer de la parole aux actes en annonçant des mesures concrètes et un budget attitré à la 138 avant les prochaines élections fédérales à l’automne.
Le premier ministre qui était avant tout à Sept-Îles pour souligner la bonne nouvelle de la levée des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium par le gouvernement américain de Donald Trump s’est notamment arrêté à l’aluminerie Alouette avant de s’entretenir de revendications territoriales et de réconciliation avec le chef innu de Uashat mak Mani-Utenam.