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Un pont pour tous, tous pour un pont !

par Éric Cyr

Source photo : Pixabay

ConsidĂ©rant que les rĂ©sultats de deux Ă©tudes portant sur la construction d’un pont Ă  l’embouchure de la riviĂšre Saguenay/Shekutamitsh, les quinziĂšme et seiziĂšme depuis 1973, devraient ĂȘtre connus à la fin de l’annĂ©e 2023, la Coalition Union 138 a rĂ©itĂ©rĂ©, le 5 mai 2023, sa ferme intention d’intensifier la mobilisation et souhaite assurer que l’ensemble des acteurs du milieu adhĂšre et s’approprie le projet du pont à Tadoussac afin qu’il soit considĂ©rĂ© comme une prioritĂ© rĂ©gionale.

Engagement

Les avantages de la construction d’un pont et les raisons qui la justifie sont bien connus par les Nord-Côtiers. Pour le prĂ©fet de la MRC de la Haute Côte-Nord et responsable du dossier à l’AssemblĂ©e des prĂ©fets de la Côte-Nord, Micheline Anctil : « À l’aube de la fin des Ă©tudes, nous rĂ©itĂ©rerons l’importance de la construction du pont à l’entrĂ©e de la Côte-Nord. Nous souhaitons plus de volontĂ© politique et nous profiterons des occasions qui se prĂ©sentent à nous pour porter le projet et rĂ©pĂ©ter son importance pour notre rĂ©gion et pour le QuĂ©bec ».

Lien rassembleur

Selon le chef de la PremiĂšre Nation des Innus Essipit et co-chef porteur du dossier de dĂ©veloppement Ă©conomique pour la nation innue, Martin Dufour : « Nos territoires regorgent de richesses et celles-ci sont importantes pour le dĂ©veloppement du QuĂ©bec. Nous espĂ©rons que le gouvernement du QuĂ©bec sera Ă  l’écoute à nos rĂ©alitĂ©s et qu’il comprendra que la mise en valeur de nos richesses sera facilitĂ©e par un pont à l’entrĂ©e de la Côte-Nord. L’accĂšs Ă  notre territoire doit ĂȘtre une prioritĂ© pour QuĂ©bec. Le remplacement des traversiers par un pont permettra de rĂ©duire le trafic maritime à l’embouchure du fjord et le bruit sous l’eau qui nuit aux espĂšces comme le bĂ©luga, ce qui va dans le sens de la conservation de la biodiversitĂ©. La nation innue dans son ensemble appuie ce projet de pont et nous porterons avec plus d’insistance ce message auprĂšs des gouvernements de QuĂ©bec et d’Ottawa ».

Élan essentiel

Pour les acteurs Ă©conomiques de la Côte-Nord, l’éloignement des grands centres amplifié par l’absence d’un lien fixe reprĂ©sente un dĂ©fi dans plusieurs sphĂšres de leurs activitĂ©s quotidiennes, dont le transport et l’attractivitĂ© de la main d’Ɠuvre. « Dans une perspective d’essor Ă©conomique pour la rĂ©gion, le projet de construction d’un pont à l’embouchure du Saguenay revĂȘt une grande importance. En tant qu’acteurs Ă©conomiques, nous demanderons à nos membres de porter le projet et de saisir les occasions favorables qui s’offrent Ă  eux pour renforcir nos dĂ©marches » conclut la prĂ©sidente de la Chambre de commerce de la Haute Côte-Nord, StĂ©phanie Gagnon.

Les données parlent

Pour la SociĂ©tĂ© du Pont sur le Saguenay, qui propose un projet de pont novateur à deux voies, l’explosion des coĂ»ts d’exploitation à la traverse est une raison additionnelle pour se tourner de façon dĂ©finitive et sans Ă©quivoque vers une solution d’avenir. Son prĂ©sident, Marc Gilbert, estime que : « Si l’on se base sur les chiffres fournis par la SociĂ©tĂ© des Traversiers du QuĂ©bec (STQ), nous rĂ©alisons qu’entre 2016 et 2021 l’augmentation des coĂ»ts reprĂ©sente 188% en faisant abstraction du capital et des intĂ©rĂȘts. Si l’on tient compte de ceux-ci, l’augmentation se situe Ă  400% en plus de noter une baisse de traversĂ©es de 19%. Pour nous, cette situation n’a aucun sens et nous sommes sĂ»rs qu’il est possible de remplacer ce service inefficace sans pour autant causer de prĂ©judice à quiconque ».

Mobilisation

Dans cet esprit, afin de soutenir le travail de la ministre responsable de la Côte-Nord et dĂ©putĂ©e de Duplessis, Kateri Champagne-Jourdain, et du dĂ©putĂ© de RenĂ©-LĂ©vesque, Yves Montigny, plusieurs actions de visibilitĂ© se poursuivront et la population sera invitĂ©e Ă  y prendre part. Le porte-parole de la Coalition Union 138, Guillaume Tremblay, prĂ©cise :

« Les yeux du gouvernement sont tournĂ©s vers nous pour le dĂ©veloppement du QuĂ©bec. Travaillons ensemble pour convaincre ce dernier de dĂ©velopper aussi notre rĂ©gion en allant de l’avant pour la construction d’un pont sur le Saguenay ».

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Publié le 23 mai, 2023, dans la publication : Numéro_10 Volume_41

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Publié sur le site le 23 mai 2023

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Pont Ă  Tadoussac

Le gouvernement Legault évasif et peu loquace

par Éric Cyr

Sur la photo, les trois députés péquistes poursuivent leur croisade pour un pont à Tadoussac. Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (au centre) est le seul à avoir pris un engagement ferme pour le désenclavement de la CÎte-Nord lors de la derniÚre campagne électorale.

La Coalition avenir QuĂ©bec (CAQ) refuse Ă  nouveau de s’engager Ă  dĂ©senclaver la Côte-Nord en bloquant une motion du Parti quĂ©bĂ©cois (PQ) Ă  cet effet. Les porte-paroles du Parti quĂ©bĂ©cois en matiĂšre de Transports, JoĂ«l Arseneau, et de DĂ©veloppement Ă©conomique rĂ©gional, Pascal BĂ©rubĂ©, demandent Ă  l’adjoint gouvernemental Ă  la ministre des Transports et de la MobilitĂ© durable et dĂ©putĂ© de RenĂ©-LĂ©vesque, Yves Montigny, et Ă  la ministre de l’Emploi, ministre responsable de la rĂ©gion Côte-Nord et dĂ©putĂ©e de Duplessis, Kateri Champagne Jourdain, d’expliquer cette dĂ©cision aux Nord-CĂŽtiers qu’ils reprĂ©sentent.

Des péquistes convaincus et déterminés

Le dĂ©putĂ© pĂ©quiste de Matane-MatapĂ©dia, Pascal BĂ©rubĂ©, a questionnĂ©, le 3 mai 2023, le ministre responsable de la Capitale-Nationale et des Infrastructures et ancien ministre responsable de la Côte-Nord, Jonatan Julien, concernant le projet de pont sur la riviĂšre Saguenay entre Baie-Sainte-Catherine et Tadoussac. Le ministre a refusĂ© de s’engager Ă  ce sujet et ignorait mĂȘme que son propre gouvernement avait achetĂ© un traversier pour relier les deux rives avant mĂȘme l’obtention d’études sur la faisabilitĂ© d’un pont Ă  cet endroit. La motion, prĂ©sentĂ©e par le dĂ©putĂ© pĂ©quiste des Îles-de-la-Madeleine, JoĂ«l Arseneau, reconnaissait entre autres que la Côte-Nord est « gĂ©ographiquement enclavĂ©e », que le service de traversier « peut ĂȘtre imprĂ©visible pour les citoyens » et que le projet de pont sur le Saguenay fait l’objet d’un « large consensus ».

« La dĂ©cision de la CAQ de bloquer cette motion est incomprĂ©hensible puisque ce qu’elle contenait est factuel et est vĂ©cu rĂ©ellement par les habitants de la Côte-Nord. Je me demande comment les dĂ©putĂ©s de la rĂ©gion expliqueront leur positionnement aux citoyennes et aux citoyens qui attendent cela depuis des annĂ©es et qui fondaient beaucoup d’espoir sur la CAQ », de lancer le dĂ©putĂ© madelinot Ă  sa sortie du Salon bleu.

Deux poids, deux mesures

Constatant que le ministre responsable des Infrastructures refusait de prendre position en faveur d’un pont Ă  Tadoussac en cautionnant cette initiative et qu’il n’était mĂȘme pas au courant que le gouvernement avait commandĂ© de nouveaux traversiers, le Parti quĂ©bĂ©cois a dĂ©cidĂ© de tester la volontĂ© de la CAQ qui a manifestement Ă©chouĂ© Ă  ce test. « Du moment que la CAQ refuse de s’engager, qu’elle ait des Ă©tudes favorisant cette infrastructure et qu’elle ait pris des engagements dans d’autres dossiers, comme celui du troisiĂšme lien Ă  QuĂ©bec et l’achat de traversiers, il faut faire la lecture que la CAQ n’est pas en faveur du pont. Les dĂ©putĂ©s Montigny et Champagne Jourdain qui se disaient favorables Ă  la construction d’un pont en campagne Ă©lectorale doivent expliquer cette dĂ©cision », explique JoĂ«l Arseneau.

Motion du PQ

« Que l’AssemblĂ©e nationale reconnaisse que la Côte-Nord est gĂ©ographiquement enclavĂ©e, ce qui a des impacts Ă©conomiques et sociaux importants pour les Nord-CĂŽtiers; qu’elle reconnaisse que le service de traversier peut ĂȘtre imprĂ©visible pour les citoyens et qu’un seul bateau sera en activitĂ© Ă  la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine dans les prochains jours; qu’elle considĂšre que la construction d’un pont est nĂ©cessaire pour le dĂ©senclavement de la Côte-Nord et pour la prĂ©servation de la faune marine du Parc marin Saguenay-Saint-Laurent; qu’elle prend acte du large consensus et de la mobilisation citoyenne autour de ce projet; que l’AssemblĂ©e nationale demande par consĂ©quent au gouvernement de s’engager Ă  construire un pont sur le Saguenay. »

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Publié le 23 mai, 2023, dans la publication : Numéro_10 Volume_41

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Publié sur le site le 23 mai 2023

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Pont Ă  Tadoussac

Québec aux antipodes de la CÎte-Nord ?

par Éric Cyr

La vision de QuĂ©bec semble diamĂ©tralement opposĂ©e aux revendications des Nord-CĂŽtiers en matiĂšre de transports et le gouvernement Legault l’a dĂ©montrĂ© encore une fois en annonçant son intention de faire construire trois nouveaux traversiers Ă©lectriques avant mĂȘme de connaĂźtre les conclusions de deux Ă©tudes concernant la construction d’un Ă©ventuel pont Ă  l’embouchure de la riviĂšre Saguenay/Shekutamitsh menĂ©es au coĂ»t de plusieurs millions de dollars.

Au diapason des aspirations lĂ©gitimes des citoyens et des intervenants des diffĂ©rents milieux de la CĂŽte-Nord, la SociĂ©tĂ© du pont sur le Saguenay et la Coalition Union 138, qui prĂŽnent le dĂ©senclavement du territoire et militent pour l’érection d’un tel ouvrage d’art Ă  Tadoussac, questionnent l’annonce du ministĂšre des Transports du QuĂ©bec, les 30 et 31 janvier 2023, et s’insurgent contre ce qu’ils considĂšrent absurde en y voyant une façon dĂ©tournĂ©e de court-circuiter le projet revendiquĂ© depuis plus d’un demi-siĂšcle qui relierait la rĂ©gion par voie terrestre.

Jeter un pont ?

Selon la Coalition Union 138 depuis l’entrĂ©e en fonction des traversiers actuels assurant le lien entre la CĂŽte-Nord et le QuĂ©bec, le gouvernement quĂ©bĂ©cois a toujours garanti que ces deux navires pourraient ĂȘtre relocalisĂ©s ailleurs dans l’optique oĂč l’édification d’un pont irait de l’avant. Le porte-parole de l’organisation, Guillaume Tremblay, confie : « Cette action gouvernementale, avant mĂȘme de connaĂźtre les rĂ©sultats des Ă©tudes en cours pour la construction du pont sur le Saguenay, sĂšme l’incomprĂ©hension et l’inquiĂ©tude. Comment justifier le choix de la nouvelle ministre quĂ©bĂ©coise des Transports, GeneviĂšve Guilbault, de commander de nouveaux traversiers Ă  mĂȘme les fonds publics alors que les deux bateaux neufs actuels pourraient ĂȘtre libĂ©rĂ©s et utilisĂ©s Ă  une autre desserte maritime Ă  la suite de la rĂ©alisation d’un pont sur le Saguenay ? Cette annonce Ă©branle les ambitions et les attentes des Nord-CĂŽtiers qui avaient fait confiance au gouvernement caquiste lors des derniĂšres Ă©lections ».

Selon l’analyse de la Coalition, l’objectif de rĂ©duire les gaz Ă  effet de serre (GES) par l’introduction de navires Ă  propulsion Ă©lectrique est farfelu puisque l’attente actuelle des nombreux vĂ©hicules et poids lourds aux traversiers de Tadoussac et de Baie-Sainte-Catherine et l’étirement de ce service par l’emprunt de la route 172 menant au Saguenay, qui gĂ©nĂšrent eux aussi une quantitĂ© importante de GES, viennent contrecarrer et saboter tout effort en ce sens. La Coalition insiste sur le fait que d’autres projets novateurs, dont Ă©videmment et logiquement la construction d’un pont, pourraient contribuer de façon beaucoup plus efficace Ă  diminuer ceux-ci.

La SociĂ©tĂ© du Pont sur le Saguenay rĂ©agit aussi de façon dĂ©favorable Ă  l’annonce et s’élĂšve contre cette volontĂ© exprimĂ©e par la ministre Guilbault d’acquĂ©rir trois nouveaux traversiers Ă©lectriques sans attendre les conclusions des Ă©tudes amorcĂ©es par le consortium Systra-WSP-Cima+ qui permettront de savoir si les deux nouveaux traversiers affectĂ©s actuellement Ă  la traverse Tadoussac-Baie-Sainte-Catherine pourront bientĂŽt ĂȘtre mutĂ©s ailleurs. La crainte de l’organisation, constituĂ©e de membres de la sociĂ©tĂ© civile, est simple. En faisant disparaĂźtre toute possibilitĂ© de rĂ©affectation des deux traversiers actuellement en service qui ont coĂ»tĂ© 324 millions de dollars aux contribuables, est-ce que cela ne viendrait pas biaiser fondamentalement l’analyse avantages/coĂ»ts du processus en cours ? Poser la question c’est y rĂ©pondre. Le prĂ©sident de la SociĂ©tĂ© d’un pont sur le Saguenay, Marc Guilbert, trouve cette approche, visant la mise en service de trois nouveaux navires, prĂ©cipitĂ©e et illogique : « Un tel scĂ©nario serait Ă©vitable. Ce serait dommage, inacceptable et cela constituerait une trĂšs mauvaise utilisation des fonds publics. »

Chronologie d’évĂ©nements passĂ©s

-Lorsque le gouvernement du QuĂ©bec a annoncĂ© en 2009 la construction de deux nouveaux traversiers pour Tadoussac, les responsables de l’époque ont confirmĂ© que ceux-ci seraient polyvalents et pourraient donc ĂȘtre rĂ©affectĂ©s ailleurs.

-Le bureau de projet créé en 2018 pour évaluer les avantages/coûts de construire un pont sur la riviÚre Saguenay en remplacement du service de traversiers actuel devrait transmettre ses conclusions au gouvernement en décembre 2023.

-Durant la derniĂšre campagne Ă©lectorale, le premier ministre quĂ©bĂ©cois François Legault a affirmĂ© qu’il avait de grandes ambitions pour le dĂ©veloppement de la CĂŽte-Nord et qu’il espĂ©rait que les conclusions des Ă©tudes en cours seraient positives afin de pouvoir construire ce fameux pont attendu par les Nord-CĂŽtiers depuis plus de six dĂ©cennies.

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Publié le 13 février, 2023, dans la publication : Numéro_03 Volume_41

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Publié sur le site le 13 février 2023

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Transports

La CÎte-Nord de plus en plus enclavée

par Éric Cyr

Source : STQ

Alors que diffĂ©rents intervenants nord-cĂŽtiers tentent de faire valoir depuis de nombreuses annĂ©es l’importance de dĂ©senclaver la CĂŽte-Nord, force est de constater, hĂ©las, que l’effet inverse se produit. Le traversier F.A. Gauthier censĂ© remplacer de façon efficace le Camille Marcoux semble incapable d’accomplir convenablement sa mission de navigation maritime, ce qui a coupĂ© Ă  plusieurs reprises la fluiditĂ© des Ă©changes entre les deux rives du fleuve Saint-Laurent et obligĂ© un parcours terrestre dĂ©tournĂ© de plusieurs centaines de kilomĂštres.

La Commedia des ratés

DĂ©jĂ  pĂ©nalisĂ©e par rapport aux autres rĂ©gions du QuĂ©bec, la CĂŽte-Nord, qui ne peut compter sur un rĂ©seau routier complĂ©tĂ© et sĂ©curitaire, doit maintenant se battre pour obtenir un traversier efficace desservant Baie-Comeau et Godbout et permettant de rejoindre Matane. Les Ă©lus de la CĂŽte-Nord et de l’Est-du-QuĂ©bec sont unanimes et exigent un navire de remplacement apte Ă  prendre la relĂšve Ă  tout moment Ă  l’une ou l’autre des 13 dessertes de la SociĂ©tĂ© des traversiers du QuĂ©bec (STQ) qui effectuent annuellement 115 000 traversĂ©es avec, Ă  leur bord, plus de 5,2 millions de citoyens et plus de 2,1 millions de vĂ©hicules et, en particulier, celle oĂč navigue le F.A. Gauthier qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis en cale sĂšche Ă  des pĂ©riodes de grand achalandage.

Inadmissible

Plusieurs Ă©lus indignĂ©s ont dĂ©noncĂ© avec vĂ©hĂ©mence la situation, dont la dĂ©putĂ©e de Duplessis, Lorraine Richard, du Parti quĂ©bĂ©cois, qui a commentĂ© l’arrĂȘt du traversier Matane/CĂŽte-Nord en pleine pĂ©riode des FĂȘtes, arrĂȘt qui s’est Ă©tirĂ© sur plus de 22 jours. « Encore des problĂšmes avec le F.A. Gauthier! C’est totalement inacceptable! C’est le seul lien entre les deux rives et la STQ a tout simplement mal planifiĂ© son entretien. Nous connaissons un lot de problĂšmes avec ce navire depuis sa conception. Et voilĂ  encore un de plus! Bien que les avions nolisĂ©s soient une alternative pour certains, elle ne rĂ©pond pas aux besoins de tous! Aucun bateau n’a Ă©tĂ© affrĂ©tĂ© pour prendre le relais et il n’y avait aucun plan B pour les automobilistes qui ont dĂ» prolonger leur trajet dans des conditions routiĂšres parfois difficiles en hiver. Cette situation me prĂ©occupe au plus haut point et j’aurai des discussions avec le ministre quĂ©bĂ©cois des Transports, François Bonnardel, pour faire le point sur la situation. »

Son collĂšgue nord-cĂŽtier, le dĂ©putĂ© pĂ©quiste de RenĂ©-LĂ©vesque, Martin Ouellet, a qualifiĂ© le F.A. Gauthier de citron italien. Il s’attend Ă  un examen de conscience et un sĂ©rieux coup de barre oĂč des tĂȘtes de la STQ pourraient rouler. Il exige des compensations pour les entreprises pĂ©nalisĂ©es qui ont dĂ» faire circuler leurs marchandises sur 850 km additionnels. Il juge tout aussi inconcevable l’absence d’un bateau de remplacement. « On avait pourtant le Camille Marcoux et on l’a vendu pour le mĂ©tal Ă  2,7 M $. Est-ce que ça pressait tant que ça de dĂ©manteler son prĂ©dĂ©cesseur? »

Selon le chef par intĂ©rim du Parti quĂ©bĂ©cois et dĂ©putĂ© de Matane, Pascal BĂ©rubé : « C’est notre seul lien fluvial, on ne parle pas d’un troisiĂšme lien ou mĂȘme d’un deuxiĂšme, c’est notre seul! Alors Ă  partir du moment oĂč l’on n’est pas capable de traverser, il n’y a pas vraiment de solution de remplacement. Actuellement, pour les gens de la GaspĂ©sie et du Bas-Saint-Laurent, en voiture, il y a un dĂ©tour d’une dizaine d’heures par le pont Pierre-Laporte Ă  QuĂ©bec pour se rendre sur la CĂŽte-Nord. La desserte aĂ©rienne est temporaire, mais en voiture, on doit faire le dĂ©tour complet, ce qui Ă©quivaut Ă  des pertes de temps, d’argent et des frustrations de toutes sortes! »

Front commun municipal

Des maires de la CĂŽte-Nord et du Bas-Saint-Laurent ont expĂ©diĂ© une lettre Ă  ce sujet au ministre de la CAQ, François Bonnardel. Yves Montigny (Baie-Comeau), Alain Thibault (Port-Cartier), Jean-Yves Bouffard (Godbout), RĂ©jean Porlier (Sept-Îles) et JĂ©rĂŽme Landry (Matane) Ă©crivent : « Les problĂšmes du traversier NCSM F.A. Gauthier, Ă  quelques jours de la pĂ©riode des FĂȘtes, sont fort dĂ©plorables pour les familles et constituent des pertes Ă©conomiques importantes pour nos villes et rĂ©gions. Conscients des efforts de la STQ de trouver une solution technique Ă  ces problĂšmes, nous soussignĂ©s souhaitons vous proposer solidairement et conjointement une solution plus durable. Il nous apparaĂźt de plus en plus nĂ©cessaire, voire incontournable, que votre ministĂšre et votre gouvernement Ă©valuent l’achat d’un navire supplĂ©mentaire afin de pouvoir remplacer tout bateau en difficultĂ© de la STQ en tout temps et 12 mois par annĂ©e, ce qui garantirait aux usagers un droit au service essentiel, Ă  l’abri de problĂšmes mĂ©caniques ou techniques
 À titre de maires, nous souhaitons que le gouvernement mette en place cette solution rapidement afin de pouvoir garantir un service sans interruption Ă  une grande partie du QuĂ©bec. »

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Publié le 21 janvier, 2019, dans la publication : Numéro 1 Volume 37

  • Camille Marcoux
  • F.A. Gauthier
  • Fleuve Sanit-Laurent
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Publié sur le site le 21 janvier 2019

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